Chaque semaine, notre sexologue Norah Lounas répond à vos questions. Aujourd'hui elle répond à un lecteur qui demande quelle position adopter pour augmenter ses chances d’avoir un enfant avec sa femme.
Aucune recherche sérieuse n’a démontré qu’une position augmenterait la probabilité d’une grossesse. Et lorsque l’on revient sur le processus de reproduction, c’est logique. Pour rappel, la conception se produit quand il y a la rencontre entre un spermatozoïde et un ovocyte fécondable dans les 12 à 24 heures qui suivent l’ovulation (expulsion de l’ovocyte par l’ovaire). Pour augmenter votre chance de procréer, il faut repérer le «bon moment». L’ovulation se produit le plus souvent au quatorzième jour du cycle menstruel ou plus tard pour un cycle plus long (30/32 jours par ex.), voire encore plus tard (pour une ovulation dite tardive). Quant aux spermatozoïdes ils sont toujours fécondants deux à cinq jours dans les voies génitales. Pour une maximisation, vous pouvez avoir des rapports sexuels jusqu’à cinq jours avant l’ovulation.
A partir de l’arrêt de la contraception, en moyenne, une grossesse arrive après 7 mois, une minorité après le premier mois et la grande majorité après 1 an. Le risque avec ces données, c’est que la sexualité devienne uniquement reproductive comme un automatisme contre-productif. Maintenez une sexualité récréative, fuyez vos agendas ou les applications destinées à ces calculs, car nul ne sait à quel moment la magie opérera. En considérant que vos rapports sexuels non fertiles sont des échecs, cela rendrait vos rapports sexuels et vos relations de couple frustrants et culpabilisants. Si par la suite, il est question d’infertilité, c’est une autre histoire. Des troubles sexuels peuvent apparaître comme une conséquence de l’infertilité. S’imposer des rapports sexuels programmés peut devenir une corvée, une angoisse et se répercuter physiquement sur les fonctions sexuelles.