
EXPOSITION • Qu’est-ce que de la peinture et un kebab ont en commun? A priori pas grand-chose, sauf si l’on considère la peintre Pauline Navarro, alias Pops. Elle a allié les deux en un concept qui détonne.
Il est 14 heures, la foule commence à affluer dans ce petit kebab lausannois. Un kebab pas tout à fait comme les autres, en tout cas aujourd’hui. De la musique garage-jungle (un genre d’électro) s’en échappe et à l’intérieur, aux côtés des frigos à boissons et des broches de viande, on y découvre l’univers de la peintre lausannoise Pops.
Des tons chauds, du réalisme, du post-modernisme, certaines toiles pleines de couleurs, d’autres très sombres, la jeune femme allie ses émotions avec ce qui l’entoure pour créer. «Je m’inspire du monde qui m’entoure, des scènes quotidiennes, des histoires qu’on me raconte, de ma vie, de celle de mes amis. Mais peindre, c’est ma thérapie. C’est méditatif, ça fait du bien à mon âme. Je pense que je suis quelqu’un d’assez solaire, assez facile à vivre, qui aime bien s’amuser, et mon style me ressemble.»
De New York à Lausanne
La peinture est tombée dans la vie de Pops comme la sauce tombée du kebab en train d’être mangée. On ne sait pas trop d’où, mais soudain elle est là et il faut en faire quelque chose. La Lausannoise de 28 ans, initialement formée dans le marketing, n’a pourtant pas étudié l’art.
L’ECAL et la HEAD n’ont pas voulu d’elle. Tant pis, elle ouvrira des portes par elle-même. «Ça ne fait que deux ans et demi que je fais de la peinture, mais j’ai trouvé mon style très rapidement, dès mes premières toiles. Tout s’est enchaîné très vite, j’ai vu que ça parlait aux gens, j’ai eu de la chance pour ça, même si c’était pas ce que je cherchais à faire.» Trois expositions ont déjà eu lieu, entre Londres et New York.
Ambiance assurée par sept deejays
À l’image des «bakery raves» anglo-saxonnes, où les rythmes de techno se savourent au petit déjeuner, des fêtes dans des cadres hors-normes et à des heures hors normes ont vu le jour pour et par les diurnambules. Faire la fête sans les effets secondaires le lendemain répond à certaines attentes d’une génération de vingtenaires et trentenaires moins attirés par les boîtes de nuit.
Pour sa première exposition dans sa ville d’origine, sept deejays se sont suivis pour ambiancer le petit restaurant et donner vie aux toiles exposées. «J’avais un plan plus conventionnel, mais ça ne me ressemble pas du tout. Ça, oui. Il me fallait quelque chose de solaire, qui apporte de la vie et de la joie, et auquel j’aurais aimé participer en tant que spectatrice. Et puis les kebabs, c’est tellement important pour moi, j’en parle beaucoup dans mes œuvres.»