A Morges, une pétition pour ralentir le trafic à Chanel

Rédigé par
Elise Dottrens
Vaud

MOBILITÉ • Pas moins de  200 signatures ont été déjà récoltées pour faire ralentir le trafic devant le collège de Chanel à Morges et aux alentours. Pour les parents d’élèves, la route qui borde l’établissement est dangereuse et les limitations du quartier manquent de cohérence. 

Il est presque huit heures à l’avenue Chanel à Morges, et déjà, l’agitation matinale bat son plein. Un bus des MBC déverse un flot d’élèves emmitouflés dans leurs vestes d’hiver, quelques voitures s’arrêtent brièvement, le temps pour des parents de déposer leurs enfants avant de repartir. 
D’autres, moins chanceux, restent coincés dans l’embouteillage qui s’étire lentement, formant une file impatiente de klaxons occasionnels et de soupirs agacés. Depuis le début du mois de janvier, cette scène se répète inlassablement, alimentant l’exaspération des riverains, mais aussi des automobilistes. C’est pour tenter d’y mettre un terme qu’une pétition circule désormais dans le quartier.
Chicanes et dos d’ânes?
Cette initiative citoyenne demande que l’ensemble de l’avenue de Chanel, ainsi que le chemin de la Chenailletaz et l’avenue de Vertou, en contrebas, soient limités à  30 km/h, et de renforcer la sécurité des élèves mais aussi des résidents de l’EMS de Beausobre, par exemple en installant des patrouilleurs. Portée par quatre actuels, anciens ou futurs parents d’élèves du collège de Chanel, la pétition a récolté, à l’heure où ces lignes sont écrites, pas moins de 200 signatures. «Cela démontre que nos demandes répondent clairement à un besoin, explique Ayhan Sahin qui fait partie du comité pétitionnaire. On sent que tout le monde est tendu à ces heures de pointe, et cette problématique est sur la table depuis des années.» 
«Ça fait tellement longtemps qu’on en parle et les gens ne comprennent pas que ça prenne autant de temps», ajoute sa co-pétitionnaire Alma Clavadetscher. Et d’ailleurs il faudrait ça devant toutes les écoles!»  Appelé à signer, un habitant du quartier a même poussé les exigences plus loin: dans une lettre adressée au comité pétitionnaire, il demande des mesures telles que l’installation de chicanes et de dos d’ânes.  Déjà interpellée lors d’une séance du conseil communal, la Municipalité promet d’agir pour trouver une solution (lire encadré ci-dessous). 
Accélérer les démarches
Une étude devra cependant être lancée pour connaître les meilleures manières d’y remédier, mais pour Pascal Gemperli, très actif dans la récolte de signatures et lui même conseiller communal vert, cela ne suffit pas, et c’est trop lent: «Les bonnes intentions c’est une chose, mais si c’est appuyé par une bonne partie de la population, c’est encore mieux. En politique, il faut garder les thématiques à l’ordre du jour, parce que cela peut prendre beaucoup de temps. En plus, sur certaines zones, la Ville de Morges a besoin de l’autorisation du Canton pour modifier la limitation de vitesse, alors cela pourrait prendre jusqu’à deux ans. Mais cela ne veut pas dire qu’en attendant, on ne peut rien faire! On pourrait par exemple installer des panneaux de signalisation.» 
Pour les quatre parents d’élèves mobilisés, la circulation dans le quartier est d’autant plus compliquée que les limitations de vitesse varient d’une rue à l’autre, entre les zones piétonnes et celles limitées à 30 ou 50 km/h . Leur objectif est de déposer la pétition à la fin du mois dans l’espoir d’attirer l’attention des autorités locales et d’obtenir des ajustements qui permettront de rétablir une cohérence et une meilleure fluidité dans le quartier.

 

La syndique de Morges, Mélanie Wyss, calme  le jeu et annonce des mesures

Lausanne Cités: Est-ce que votre Municipalité est pleinement consciente de la problématique qui se trame actuellement devant le collège  de Chanel, notamment en ce qui concerne la sécurité des enfants à la sortie des cours? 
Mélanie Wyss: Oui, Nous avons en effet été interpellés par Pascal Gemperli au Conseil Communal. Nous lui avons fait une réponse lors de la séance du 6 novembre dernier. En tant que maman, je comprends parfaitement l’inquiétude des parents, même s’il ne s’agit pas d’un tronçon jugé comme accidentogène. 

Pourquoi est-ce que les parents ont l’impression que cela prend autant de temps? 
Parce que ça prend en effet du temps! Nous avons déjà lancé une étude de faisabilité pour la réduction de la vitesse. Mais ça doit passer par le Canton, et forcément les procédures prennent du temps. La Municipalité a également pris des mesures, comme davantage de présence policière et des contrôles de vitesse. Et puis, avec la réfection des arrêts de bus prévus pour 2025, il y aura des améliorations, notamment une nouvelle signalisation au sol.        
 

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