Les Galeries du Commerce, un ascenseur pour une sonate

Rédigé par
Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali
Lausanne

ARCHITECTURE • Comme souvent à Lausanne, les beautés se cachent. Pour trouver celles-ci, il faut emprunter le très banal passage piéton sous la place Saint-François. 

À droite, à l’ombre de l’hôtel des Postes, voici les galeries du Commerce, imaginées par les architectes Otto Schmid et Paul Rosset.  Construites au début du XXe siècle, les galeries étaient une réponse des producteurs et des détaillants locaux à la concurrence des premiers grands magasins. Tout en longueur, sous de splendides verrières, le lieu a accueilli en 1916 la première édition du Comptoir vaudois d’échantillons, qui devint, à partir de 1920, le Comptoir suisse et migra par la même occasion à Beaulieu. 
Les commerçants s’y initiaient alors au tout nouvel art de l’étalage. Menacé de destruction, le bâtiment simplifié et magnifiquement rénové abrite depuis 1990 la Haute École de Musique (classique). La promenade dans ce lieu longtemps dévolu aux boutiques de luxe, qui aujourd’hui résonne d’arpèges et d’arias, vaut le détour. 
Touches Art déco
Et peut-être y entendrez-vous le violoniste Renaud Capuçon, directeur artistique de l’orchestre de chambre de Lausanne, qui enseigne dans cette école reconnue. D’un étage à l’autre, un ascenseur à mouvement continu (un paternoster, soit une chaîne de cabines ouvertes dans lesquelles les passagers montent ou descendent sans que l’ascenseur s’arrête) est encore en état de fonctionnement. De l’autre côté de la place, les galeries Saint-François sont plus proches du modèle des passages parisiens et relient la place éponyme à la rue de Bourg sous deux bâtiments achevés en 1909 par les architectes Georges Épitaux et Joseph Austermayer. 
Sous la belle verrière, quelques touches Art déco et un sol en damier façon trompe-l’œil. Pour les historiens, ces galeries sont un important témoin d’un courant international de renouvellement de l’architecture au début du XXe siècle. Entre bar à sushis, traiteur exotique et boutique de vêtements pour hommes, femmes et bébés, les commerces s’y succèdent, au gré des modes. 

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie. 

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