John Fust: «Le titre, c’est 
le rêve de toute l’équipe»

Rédigé par
Philippe Kottelat
Culture & Loisirs

HOCKEY • En ce début d’année, le Lausanne Hockey Club (LHC) est sur un petit nuage. Numéro 1 du pays, l’équipe enchaîne les bons résultats et peut se permettre de rêver du titre. Son directeur sportif, le Canado-suisse John Fust, tient toutefois à calmer certaines attentes qu’il considère quelque peu prématurées.

Lausanne Cités: Vu les résultats du LHC ces dernières semaines, vous devez être un homme calme et serein en ce début d’année… 
John Fust: Vous savez, le calme et la sérénité sont des mots qui nous accompagnent depuis que nous avons repris l’équipe, qu’il était alors nécessaire de retrouver de la stabilité et que nous avons engagé Geoff Ward comme entraîneur. Depuis, ces deux mots nous suivent chaque jour dans notre travail. L’équipe joue très bien en ce moment. C’est la validation de ce que nous avons commencé à mettre en place il y a deux ans. Ce travail, aujourd’hui, porte ses fruits.

Justement, ce travail est évidemment celui de tout un staff, mais il y a un nom toutefois qui revient sur toutes les lèvres, c’est celui du Canadien Geoff Ward. Dans son rôle d’entraîneur, il a visiblement réussi à profondément changer la culture des joueurs…
Absolument. Ce changement de culture, on ne le voit pas forcément, mais on le sent. Geoff Ward est le premier à dire que c’est le résultat d’un travail d’équipe. Que les joueurs, à l’interne, ont adopté cette nouvelle culture avec motivation et un gros engagement. Quand on les voit aujourd’hui sur la glace, on voit une équipe et pas une collection des meilleurs joueurs. On sent qu’ils aiment jouer ensemble et qu’ils se plaisent à Lausanne qui est devenue une très bonne adresse de la National League.

Il existe donc bel et bien une méthode Ward. En quoi tient-elle?
Je dirais que c’est la confiance dans la préparation. Geoff est un des meilleurs entraîneurs en Europe pour moi. Il a beaucoup d’expérience. Son point fort, c’est qu’il peut s’adapter très rapidement, que ce soit pendant les entraînements ou les matches, et procéder à des adaptations tactiques que les fans ne voient pas. Les joueurs le respectent pour cela et ils adorent jouer pour lui. Ils connaissent leur rôle et se sentent encouragés.

Dans toutes les phases de jeu, le LHC s’est clairement bonifié. Tout particulièrement dans le power play. Avant ça ne marchait pas, aujourd’hui le LHC est bien meilleur dans cet exercice. C’est quoi le secret?
(Sourire) C’est une excellente question, même la grande question de l’année passée chez nous. D’où le transfert de quelques joueurs clés comme Kuokkanen ou Oksanen qui sont des spécialistes de power play. On a créé une alchimie et le calme, comme la confiance, qui animent l’équipe ont permis de faire la différence.

Tout se passe donc pour le mieux du monde, mais le championnat est encore long…
A l’interne, je vous assure qu’on ne se met pas de pression pour finir premiers, même si on a cette position aujourd’hui. On réalise qu’il y a effectivement encore beaucoup de matches à jouer, mais que la fin est très proche aussi, qu’il n’y pas beaucoup de différences de points entre le premier et le cinquième non plus, donc que les choses peuvent changer. Ce qui est important pour nous, c’est de nous concentrer sur notre jeu, sur la santé de notre équipe et ses performances.

En point de mire, il y a tout de même le titre. Vous en rêvez secrètement?
La saison passée, on s’est rendu compte que cette possibilité existait. Alors oui, le titre c’est une motivation, durant toute la saison, chaque semaine quand on joue. Mais les playoffs, c’est encore autre chose. C’est un grand test, non seulement physique, mais aussi mental. C’est une guerre. Il y beaucoup de facteurs qui entrent en jeu. Le LHC n’a jamais gagné un titre en National League. C’est excitant d’en parler, mais la concentration et l’humilité doivent être là aussi pour réussir.

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