Des cours pour transmettre la passion 
du hockey aux jeunes filles

Rédigé par
Morgane Watier
Société

INCLUSIVITÉ • La place des femmes dans le sport est aujourd’hui une priorité pour la Ville de Lausanne. Une position représentée dans le milieu du hockey par l’association Girls Ice Hockey, qui vise à favoriser un meilleur accès à ce sport pour les filles.
«En ce qui concerne les femmes, on en est encore à la préhistoire du hockey» lance d’emblée Annick Berchtold, présidente de Girls Ice Hockey. Nées du constat que la gent féminine avait du mal à se faire une place dans ce sport, les actions de cette association rayonnent aujourd’hui sur toute la Suisse romande. Son cheval de bataille est de donner aux jeunes hockeyeuses les mêmes opportunités que les garçons.
Depuis trois hivers, l’association propose des initiations gratuites aux filles le dimanche matin. «Le fait que ce soit non mixte les encourage à tenter l’expérience», explique Annick Berchtold.Ces séances servent de «coup de boost» avant d’intégrer un club classique. Encadrées par des joueuses expérimentées et la présidente elle-même, coach au LHC Féminin, une trentaine de participantes découvrent l’équipement et le plaisir du jeu durant une heure. Réparties en petits ateliers, elles apprennent à tomber, manier le palet et évoluer sur la glace sous l’œil attentif de hockeyeuses de haut niveau.
Une inégalité qui se réduit peu à peu
Financés entre autres par les fonds de la Ville de Lausanne, des camps d’été ainsi que des tournois sont organisés. Ces dons sont essentiels pour mener à bien un projet qui ne manque pas de participantes, les sessions affichant souvent complet.
Mais cette volonté de diversité dans le sport, et en particulier dans le hockey, ne se limite pas aux jeunes générations. L’association milite pour une accessibilité simplifiée du milieu, car «l’évolution est lente et les problématiques persistent», souligne sa présidente.
Selon elle, la principale différence ne réside pas dans la misogynie, mais plutôt dans le manque de structures et de filières professionnelles adaptées. En effet, lorsqu’un recruteur intègre une femme à son équipe, il devra s’en séparer lorsqu’elle rejoindra la ligue féminine, perdant ainsi un joueur, ce qui accentue l’écart entre les genres.
Etoile suisse aux Etats-Unis
«Nous sommes en période de transition», affirme Annick Berchtold, soulignant que l’évolution des mentalités se reflète aussi dans l’encadrement du sport. De plus en plus de femmes se professionnalisent en tant que coachs, arbitres ou même présidentes de clubs. «Il est essentiel de développer le sport au féminin», insiste-t-elle en évoquant les initiatives de la Ville de Lausanne.
Cet engagement se retrouve aussi dans le milieu universitaire, notamment avec la publication d’une brochure réalisée par la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) et baptisée «Encourager la participation des filles dans les activités jeunesse». Véritable outil de référence, elle recense des idées et des axes d’évolution dans divers domaines. Ces avancées s’inscrivent dans un mouvement plus large, comme le souligne la présidente. Aux Etats-Unis, en ligue professionnelle de hockey féminin, brille Alina Müller. «Cette étoile suisse est la preuve que le hockey féminin progresse», se réjouit Annick Berchtold. 

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