VIE DE QUARTIER • A coups de postulats pétition et fêtes le collectif «La Béthusienne» redynamise le lien social dans le quartier.
Un vendredi de mai, sur un trottoir du carrefour très fréquenté de Béthusy, un petit groupe d’habitants et habitantes du quartier dansent. Ils et elles répètent une farandole, en prévision de la fête du 1er juin organisée par le collectif La Béthusienne.
La scène illustre on ne peut mieux l’objectif de ce regroupement citoyen né en décembre 2022 autour d’une table du Café de Béthusy: se réapproprier l’espace public de leur quartier en l’habitant, en l’animant et en favorisant les rencontres.
Un banc et une vitrine
Le collectif multiplie les petites actions qui visent à réunir, d’une manière ou d’une autre, les gens. Dernièrement, il a obtenu l’installation d’un banc public à proximité de l’entrée du parc Victor-Ruffy; une invitation à se (re)poser et à socialiser. «Depuis qu’il est installé, je le vois rarement inoccupé», s’enthousiasme la conseillère communale socialiste Christine Goumaz, co-fondatrice de la Béthusienne. Juste à côté, avec sa coéquipière Carolina Carion, les deux femmes sont fières de pointer la vitrine que le collectif a obtenue pour y afficher ses actualités, ainsi que d’autres informations concernant le quartier.
Une récente pétition
Et puis il y a les actions politiques. Même si la conseillère communale insiste sur le fait qu’elle agit en premier lieu en tant qu’habitante, être un relais auprès des autorités est un atout non négligeable. «Mon devoir en tant qu’élue est de faire remonter les inquiétudes des citoyens.» Ainsi, au mois de mars, une pétition a été déposée par le collectif afin de demander le réaménagement de «la petite maison rose» à l’entrée du parc Victor-Ruffy, d’anciennes toilettes publiques aujourd’hui fermées et délaissées.
Lorsque nous nous rencontrons sur place, un toxicomane semble avoir trouvé à l’angle de l’édicule un coin à l’abri des regards. Une scène que ne souhaitent pas voir Christine Goumaz et Carolina Carion, à proximité d’une place de jeux pour enfants. Elles souhaitent redonner vie à ce lieu en le transformant en un point de rencontre pour la population. De plus, le réhabiliter «rendrait l’accès à la place de jeux plus conviviale». Toutes ces actions prennent place en préambule d’une volonté plus large: offrir aux habitants de Béthusy une place publique digne de ce nom.
Dernièrement, les deux accidents routiers qui se sont déroulés sur le carrefour ont été l’occasion pour Christine Goumaz de rappeler à la Municipalité son postulat déposé il y a un an et demi. Un texte qui demande aux autorités d’étudier le réaménagement du carrefour de Béthusy, qui connecte cinq rues.
Inverser la tendance
«Ce carrefour, c’est un grand espace bétonné qui ne sert que de lieu de passage, principalement pour les véhicules» note-t-elle avec regret. Le collectif aimerait inverser la tendance. «Il manque aux habitants un vrai espace de vie, accueillant et verdoyant, qui permette une ambiance de quartier où il fait bon vivre.»