Horlogerie et médecine s’allient pour sauver des vies

INNOVATION • Une technologie améliore les chances de survie de nourrissons atteints de malformations cardiaques.

Portée par la fondation EspeRare, le projet NeoCare permet de protéger les cœurs de bébés nés avec certaines malformations sévères. Pour faire simple, lorsqu’un nouveau-né est trop fragile pour recevoir une opération de plusieurs heures à «cœur ouvert», les chirurgiens placent une sorte de bande élastique autour de l’artère pulmonaire qui amène le sang aux poumons. Le but: protéger les poumons et le cœur jusqu’à ce que l’enfant soit prêt pour la chirurgie réparatrice.

«L’enjeu est de régler précisément le débit sanguin qui arrive dans les poumons de ces bébés vulnérables, explique Florence Porte, directrice recherche et développement d’EspeRare. Aujourd’hui, il est difficile pour les chirurgiens d’ajuster ce cerclage sous anesthésie générale afin qu’il ne soit ni trop serré, ni pas assez.» En cas de problème, la seule option consiste à réopérer le bébé. L’objectif de NeoCare est d’insérer dans un dispositif médical, qui se clippe sur l’artère pulmonaire, un moteur de montre qui permet, à distance, de régler le débit sanguin.

Soutien de René Prêtre

Les prototypes de cette technologie ont été mis au point par des ingénieurs de la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD). Le mécanisme horloger a, lui, été fabriqué à la Chaux-de-Fonds. Depuis sa création, le projet bénéficie du soutien de chirurgiens cardiaques et cardiologues de renom. En particulier en Suisse romande avec le célèbre professeur René Prêtre, qui part en semi-retraite cette année après plus de dix ans à la tête du service de chirurgie cardiovasculaire du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Mais aussi Maurice Beghetti, directeur du centre universitaire romand de chirurgie pédiatrique (CHUV et HUG): «Ce dispositif est très attractif pour notre pratique, le réglage du débit sanguin pulmonaire est parfois critique pour le futur de nos patients. Pouvoir régler ce débit sans réopérer, geste toujours à risque, est un énorme gain pour ces petits patients.»