Fusions: l’opposition en marche

GROS-DE-VAUD • Pour les élus, difficile de prédire le résultat des votations du 30 novembre sur les fusions de communes. Bien organisées, les Municipalités avancent d’un front commun mais ne négligent pas l’opposition, jusqu’ici plutôt silencieuse.

  •  Pour le syndic d'Echallens, le temps où on appelait le syndic en personne pour un trou sur la route est révolu. DR

    Pour le syndic d'Echallens, le temps où on appelait le syndic en personne pour un trou sur la route est révolu. DR

Rien que dans le district, pas moins de trois projets de fusion seront soumis au vote populaire à la fin du mois: Echallens, Haut-Talent et Sauteruz. Mais quelques conseils communaux n’ont accepté la convention de fusion que du bout des lèvres. C’est le cas à Pailly, où 51% a dit oui, soit 26 voix contre 25. Eliane Buffat, présidente du Conseil ne cache pas son inquiétude. «Il est très difficile de faire des projections, on entend peu les gens en parler».

Même résultat à Froideville. Le président du Conseil communal, Olivier Martin, se montre «dans l’expectative». Pour lui aussi, le 30 novembre, ce sera la surprise. «Il y a des opposants, mais ils n’ont pas vraiment d’arguments valables.»

Des opposants pourtant sortis de l’ombre le week-end dernier à Villars-Le-Terroir, mais aussi à Froideville, Essertines-sur-Yverdon et Fey. Parmi les objections évoquées dans la plus grande majorité des cas: la fiscalité, la perte d’identité et l’éloignement des autorités.

Des notions, à l’exception des impôts, qui en font sourire plus d’un, dont Olivier Martin, président du Conseil communal de Froideville. «Pour les anciens, cet attachement à l’identité villageoise est compréhensible. Mais pour les nouveaux arrivants, nombreux à s’opposer à la fusion, je ne comprends pas».

Des problèmes de gestion

«Le temps est fini où l’on appelait le syndic lorsqu’on avait un trou sur sa route!», signifie Ivan Nicolier, syndic d’Echallens. Selon les pro-fusion, les municipaux restent «des hommes à tout faire» dans de nombreux villages. Or, l’évolution de la société, les habitudes et besoins des citadins, qui investissent de plus en plus la campagne, et les exigences accrues envers les municipaux posent des problèmes de gestion grandissants dans de si petites communes. Lors d’une séance d’information le 29 octobre à Bioley-Orjulaz, la petite salle de gymnastique qui sert de grande salle au village n’était pas pleine. Peu curieux, tous semblaient acquiescer devant la volonté communale.

Le temps du débat

Aux abonnés absents les opposants? Le syndic d’Echallens réfute: «Les opposants sont là. Mais ce ne sont pas le genre de personnes qui s’expriment si on leur tend un micro en leur disant que leur message sera sur internet!» Pourtant, à l’heure où la population reçoit les enveloppes de vote, les opposants ont décidé de se faire entendre: le débat promet d’être vivant.