Sur Netflix, Tapie en fils de pub...

SÉRIE - La subjectivité de cette série est assumée dès le départ: Tristan Séguéla n’a jamais voulu raconter la vérité sur Tapie, mais bel et bien sa vision du personnage.

En signant sans aucun doute la série française la plus aboutie de ces dernières années, le réalisateur Tristan Séguéla dresse bien plus que le portrait d’une figure populaire que tout le monde connaît. C’est la toile impressionniste de toute une époque que ce fils de pub (Tristan est le fils de Jacques) esquisse ici, dans des mouvements souvent très inspirés. Immense miroir aux alouettes, mirage sans fin au sortir d’un désert sans soif, les années 80 et 90 ont été autant l’eldorado que l’enfer, créant une génération d’Icares des affaires qui, pour la plupart, se sont brûlés les ailes auprès du dieu-monnaie. La subjectivité de l’entreprise est assumée dès le départ, et Tristan Séguéla n’a jamais voulu raconter la vérité sur Tapie, mais bel et bien sa vision du personnage (dont la famille Séguéla était très proche). Plus encore, c’est l’hallali d’une époque que la série sonne ici, celle fascinante, enivrante et cynique des golden boys fétus de paille et des publicités de Papa. Magistral.