Frank Dubosc: «Je ne me suis jamais considéré comme un humoriste»

CINEMA • C’est à Ouchy que nous retrouvons Franck Dubosc. En tournée promo pour la très réussie comédie «Le Sens de la Famille», le comédien apprécie les escapades lausannoises. Plongée dans le grand bain du cinéma avec un acteur en pleine mue et en pleine confiance.

  • «Le Sens de la Famille» est une comédie qui met en scène les Morel . DR

    «Le Sens de la Famille» est une comédie qui met en scène les Morel . DR

Lausanne Cités: Le sens de la famille, ça existe au cinéma?
Franck Dubosc:
Oui. Je dirais presque, hélas, parce que ça ne devrait pas. A force de créer des familles au cinéma, on risque de créer des familles de spectateurs. On a des bons copains. Et c’est vrai que souvent, on se retrouve à tourner avec les mêmes bons copains… Alexandra Lamy, justement, François-Xavier Demaison, aussi...

Comment vous êtes-vous retrouvé sur ce projet?
Le réalisateur Jean Patrick Benès m’a proposé le scénario. Et puis, c’est quand même un peu parce qu’il y avait Alexandra. Ça a été un peu le lien.

Est-ce que les personnages qui vous collent à la peau, comme Patrick Chirac au cinéma ou le dragueur un peu mytho de vos spectacles, font aussi partie de votre famille maintenant?
Je sais qu’ils existent, qu’ils ont plu ou déplu. Mais je m’éloigne d’eux, ils ont tendance à disparaître d’eux mêmes. Ils ont été «mon cheval de Troie» pour conquérir le cœur du public. Mais ce n’est pas moi. Je me suis un peu caché derrière eux. Maintenant, j’enlève le costume, tout doucement.

Plus jeune, vous avez beaucoup tourné en Angleterre, notamment dans des séries. Est-ce que le cinéma américain vous tente parfois?
C’est tellement de travail de tourner en anglais! Souvent, c’est pour pas grand-chose… tourner trois jours pour faire un très second rôle dans un Ridley Scott… Et les Américains sont très, très chiants avec nous pour l’accent, entre autres… ça ne m’intéresse pas, si c’est juste pour dire «j’ai tourné dans un film américain.»

Mais si par exemple on vous propose un remake de «Tout le monde debout»?
C’est déjà fait ça. Mais pas avec moi dedans! Vous savez, j’ai tellement de beaux projets à faire ici!

Quelle est la part de prise de risque quand vous vous aventurez dans d’autres rôles ou d’autres univers?
Il n’y a pas de risque. Le risque, c’est quand on part en Afghanistan avec un fusil sur le dos. Là c’est différent. Je viens de finir de réaliser mon deuxième film «Rumba La Vie». Je joue un rôle qu’on ne m’aurait jamais proposé. Mais je sais comment je m’entoure, je maîtrise, puisque c’est moi qui l’ai écrit. Pas spécialement un contre emploi, mais juste ce qu’il faut pour montrer quelque chose de différent, pas pour jouer autre chose, un autre personnage.

Est-ce que vous considérez encore comme un humoriste?
Je ne suis jamais considéré comme un humoriste, donc non.

Non? Vous êtes quand même né sur les planches non?
Non, au cinéma. Je suis arrivé sur les planches, j’avais 37 ans. J’ai fait du spectacle pour aborder le cinéma. Et puis, tout à coup, je me suis pris au jeu. Ça a fonctionné plus que ce que j’imaginais. Donc, j’ai continué. J’ai trouvé ça agréable de se faire aimer par le plus grand nombre, quitte à se faire détester par le plus grand nombre aussi. Maintenant, je suis heureux de ne faire que du cinéma, ça me permet d’être un tout petit peu en retrait. J’aime toujours la scène. Mais je ne sais pas si j’en referai un jour.