Courir, c’est dans ses gênes. Depuis sa plus tendre enfance en Erythrée, Tadesse Abraham court. «Je courais pour aller à l’école. La vie là-bas, c’est courir, nous n’avons pas beaucoup de choses pour faciliter les déplacements. J’ai commencé les compétitions dans le cadre scolaire et me suis rendu compte que j’étais capable de courir vite. Cela m’a encouragé à continuer dans cette voie et aujourd’hui j’en ai fait mon travail», raconte-t-il.
Le 19 mars dernier, l’athlète de 40 ans loupait, à cinq secondes près, son record suisse de l’année dernière à Zurich. Pas de quoi le décourager, puisqu’avec un chrono de 2h06’43’’ il y a décroché son ticket pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. «Cela prouve que je suis toujours en forme», poursuit-il.
Lausanne Cités: Vous courez depuis votre plus jeune âge. Qu’est-ce que cela vous apporte?
Tadesse Abraham: Quand je cours, je me sens bien et je me débarrasse du stress. Même si en tant qu’athlète professionnel, le stress est présent parce que l’on cherche à se dépasser et que l’on doit gagner sa vie, j’aime courir, cela me détend.
A votre arrivée en Suisse en 2004, vous repartiez de zéro, en tant que réfugié. Vous êtes-vous senti considéré différemment en raison de votre origine?
Non, jamais. J’ai toujours été bien accueilli dans le milieu sportif et les fédérations. Ce que l’on dit et fait y compte plus que d’où l’on vient.
Est-ce que vous en avez parfois marre de courir?
Cela peut arriver lorsque je suis déçu d’une performance par exemple, mais ne dure jamais plus de 24 heures. Enfiler à nouveau les baskets, cela fait toujours un grand bien.
Préparer une course, cela prend combien de temps?
Pour un marathon, il faut compter trois ou quatre mois de préparation. Je cours tous les jours et me rend également à la salle de sport. Après, je prends généralement une à deux semaines de pause, mais ensuite, les prochaines courses n’attendent pas. La prochaine sera le Grand Prix de Berne le 13 mai.
Vous n’avez participé qu’une fois au 20km de Lausanne, en 2006, où vous avez remporté la première place. Quels souvenirs en gardez-vous?
J’y ai apprécié l’ambiance et l’organisation. Lausanne, c’est un bon challenge pour un coureur qui cherche du dénivelé, même si l’on en trouve partout ailleurs. De mon côté, je cherche plutôt la vitesse, donc je préfère le plat.
Quels sont vos plus grands rêves? Les Jeux Olympiques. J’y participerai pour la troisième fois à Paris en 2024. L’avantage, c’est que je peux renouveler ce rêve tous les quatre ans, et c’est toujours un grand sentiment de fierté.
Au niveau de vos performances, visez-vous un objectif de temps?
Toujours plus vite, tant que c’est possible!
Tadesse Abraham sera présent au magasin SportX de Crissier le 20 avril de 17h30 à 19h. Au programme: présentation de la nourriture sportive SPONSER et dégustation, suivie de la possibilité de poser des questions à l’athlète. Tadesse Abraham sera présent au Grand Prix de Berne le 13 mai prochain. JANOSH ABEL