«Nous avons été désagréablement surpris, lance d’emblée Régis Guérin, membre du collectif d’habitants qui s’est créé dans le quartier des Fiches Nord (Vennes). Nous nous attendions à davantage de dialogue après nos oppositions. Or, nous n’avons aucune nouvelle depuis février 2021.» Lors de la mise à l’enquête, en septembre 2020, cinquante oppositions avaient été déposées contre ce projet situé au chemin de Riant-Pré 50-52; une majorité émanant des riverains, mais aussi, entre autres, de Patrimoine Suisse, Pro Natura et Helvetia Nostra. Car la zone à bâtir comprend deux bâtisses figurant au recensement architectural du canton – que le projet prévoit de rénover – ainsi que des espaces verts inscrits au recensement des parcs et jardins historiques.
Abattage massif des arbres
Pour sa part, le syndic Grégoire Junod indique qu’«une part importante des demandes des habitants ont été prises en compte.» Comparé au projet initial, il a été convenu, entre la Ville et la société propriétaire, de réduire le nombre d’immeubles de six à cinq, deux bâtiments ont été abaissés d’un étage, et le nombre de places de parc souterraines diminué de plus de moitié. «Nous avons eu plusieurs discussions avec la Municipalité, qui nous a demandé comment nous pouvions aller dans le sens des opposants, précise Simon Potier, chef de projet chez Realitim. Nous avons le sentiment d’avoir fait le maximum pour présenter un projet exemplaire.» Il n’empêche que le projet, bien que réduit, ne convainc pas les opposants. Tout comme Anna Zangger, codirectrice de l’organisation Helvetia Nostra: «Notre principal problème est l’abattage massif des arbres. Aucune information sur leur qualité et leur importance n’est fournie dans le projet. Sans ces informations, nous estimons que la Municipalité n’a pas pu procéder à une juste balance des intérêts.»
Recours déposés
De son côté, la section vaudoise de Pro Natura, renonçant au recours, a encouragé la Ville de ne pas omettre les conclusions de la Direction Générale de l’Environnement qui demande que le projet soit complété par une étude sur les batraciens présents. «En cas d’atteintes à des espèces protégées, le bureau mandaté prévoira des mesures d’atténuations des impacts», détaille le document. Le 15 décembre dernier, le collectif a déposé une pétition demandant à la Municipalité de préserver intégralement les parcelles. Ses 1725 signatures prouvent que la population y est sensible. «Ce projet détruira un biotope unique avec des arbres remarquables, et expulsera de petits animaux, en plus de détruire le dernier espace vert du quartier», conclut Régis Guérin.