Une Municipalité sous très forte pression

EPALINGES • Lancement d’une nouvelle pétition, la deuxième en moins de deux mois. En cause: encore et toujours la politique municipale et ses projets de développement de la commune. La situation est tendue, des Conseillers communaux signataires sont menacés de récusation.

  •  La zone incriminée jouxte la route de Berne. DRI / Communes d'Epalinges.

    La zone incriminée jouxte la route de Berne. DRI / Communes d'Epalinges.

Les jours se suivent et se ressemblent pour la Municipalité d’Epalinges. Au début du mois d’août dernier (LC édition du 24 août), une quinzaine de citoyens lançaient une pétition intitulée «Stop à l’augmentation abusive des zones à bâtir à Epalinges». Distribuée dans toutes les boîtes à lettres de la commune, elle dénonçait les projets immobiliers engagés par la Municipalité et récoltait quelque 800 signatures.

Rebelote à la fin du mois de septembre avec le lancement, selon les mêmes modalités, d’une nouvelle pétition qui s’oppose au Plan de quartier prévu sur la parcelle agricole dite «du Closalet» qui jouxte la route de Berne, peu après l’intersection des Croisettes, à gauche en montant en direction du Chalet-à-Gobet (cf. cercle sur la carte).

Importante densification

«Ce Plan de quartier prévoit une densification très importante sans commune mesure avec tous les quartiers environnants, ni avec les densités indiquées dans le plan général d’affectation», notent les pétitionnaires, qui sont officiellement représentés par quatre citoyens palinzards. Ce qu’ils craignent, c’est que, «le quartier étant mal desservi par les transports publics», on assiste à une augmentation non maîtrisée du trafic routier sur les chemins avoisinnants non prévus à cet effet, comme ceux de Montéclard, le Polny, la route du Village ou encore les Croisettes. Ils s’insurgent par ailleurs sur le fait qu’au terme d’une séance de conciliation la Municipalité a rejeté en bloc toutes les propositions qui avaient été faites, sans chercher la conciliation, ou qu’elle les ait renvoyées aux mises à l’enquête ultérieure. «Ce Plan de quartier a été développé uniquement en fonction des intérêts du promoteur» accusent sans détour les initiants qui demandent à la Municipalité d’attendre que le nouveau Plan général d’affectation (PGA), qui définira la stratégie de développement de la commune, soit mis en œuvre afin que le Plan de quartier du Closalet puisse s’insérer dans l’ensemble des réflexions concernant le développement de la commune. En d’autres termes, que la Municipalité ne mette pas la charrue avant les bœufs!

Des Conseillers récusés?

Quoiqu’il en soit, la prochaine réunion du Conseil communal, le 15 novembre, risque d’être agitée, puisqu’elle devra statuer sur la récusation de certains Conseillers qui ont signé les deux pétitions lancées, ceci en vertu de l’article 17c du Règlement communal qui précise qu’un membre du Conseil ne peut prendre part à une discussion ou une décision lorsqu’il a un intérêt personnel ou matériel à l’affaire à traiter. Ce qui fait sourire certains opposants qui y voient les signes avant-coureur d’un vent de panique qui soufflerait sur la Municipalité, plus prompte, disent-ils, à sortir des réglements que de discuter avec ses administrés sur le futur de la commune. Affaire à suivre!