Retour à l’école: les parents sont inquiets

EDUCATION • L’annonce de la reprise de l’école obligatoire a plongé les parents dans l’incertitude. Malgré les modalités de reprise énoncées par le Conseil d’Etat, beaucoup ne sont toujours pas rassurés. En dépit de la maximisation des précautions sanitaires, ils jugent les informations reçues contradictoires.

  • De nombreux parents sont inquiets de voir leurs enfants retourner à l’école malgré les garanties données. DR

    De nombreux parents sont inquiets de voir leurs enfants retourner à l’école malgré les garanties données. DR

Les parents sont-ils soulagés à la perspective de pouvoir enfin respirer lorsque leurs rejetons remettront les pieds à l’école? Eh bien pas tant que ça! Sur une quinzaine de parents que nous avons interrogés en cette quasi-veille de reprise, quelques-uns se réjouissent certes de ce retour en classe qui leur permettra d’être un peu moins assaillis par les demandes incessantes de leurs enfants, surtout lorsqu’ils s’agit de les coordonner avec du télé-travail. Mais cela ne suffit pas pour autant à effacer leurs inquiétudes, liées principalement à des informations qu’ils jugent déficitaires et incohérentes.

Même après les modalités de reprise annoncées par le Conseil d’Etat jeudi dernier, Aurélie, maman de deux enfants scolarisés en 1P et 3P, ne se sent pas rassurée. «D’autant qu’en parallèle, nous avons appris le cas d’enfants touchés par des réactions inflammatoires qui seraient en lien avec le Covid-19. Je ne trouve pas sûr de renvoyer les enfants à l’école avec tous ces doutes. Le 11 mai, j’y retournerai avec réserve», explique-t-elle. Mère de trois enfants, Maria avait quant à elle déjà tablé sur une continuité de la situation jusqu’à la prochaine rentrée.

«Je suis d’avis que la décision a été prise trop tard de fermer les écoles, et maintenant je considère qu’il est trop tôt pour rouvrir. Et comme nous ne sommes toujours pas convaincus de l’absence de risques pour les enfants...»

Des informations peu claires

Les doutes subsistent. Et ils sont clairement évoqués dans la majorité de nos entretiens. Le manque de cohérence dans les annonces faites, depuis le début de la pandémie, par les autorités, contribue à jeter le flou auprès des parents quant à la probabilité des enfants de contracter le virus ou de le transmettre. «Il y a des incohérences dans ce qui se dit, et c’est ce point qui ne me tranquillise pas, plus que la rentrée des classes, pour laquelle je fais relativement confiance à nos autorités», indique Sébastien, papa de deux filles en primaire, et également enseignant. «Au début, les enfants étaient considérés comme des vecteurs importants de la maladie, et aujourd’hui les risques sont quasi inexistants. Nous voulons une communication claire! Par exemple, le fait que les grands-parents puissent à nouveau enlacer leurs petits-enfants le jour de la reprise partielle de l’économie (ndlr: le 27 avril) me laisse perplexe…»

Entre soulagement et crainte

Mère de deux enfants, dont un atteint d’un trouble du spectre autistique - pour lequel l’école à la maison s’est révélée compliquée -, Stéphanie est partagée entre le soulagement d’une reprise «pour pouvoir souffler un peu» et les inquiétudes liées notamment au fait qu’elle fait partie de la population à risques: «Que les enfants n’aient pas besoin de respecter les distances entre eux comme cela a été annoncé ne me met pas en confiance! A la maison, nous réfléchissons donc à mettre en place la douche et le changement de vêtements deux fois par jour.» Parmi ceux qui se réjouissent, malgré quelques réserves toujours présentes, c’est davantage en pensant à leurs enfants et à leur besoin de retrouver une vie sociale. Sylvie, mère d’un garçon de 11 ans en fait partie: «Notre fils n’en peut plus d’être à la maison. Enfant unique et ayant fréquenté des collectivités depuis tout petit, il souffre de la solitude et de l’isolement. Nous nous réjouissons donc pour lui!» conclut-elle.