L’ombre du coronavirus plane sur Athletissima

ATHLETISME • Athletissima 2020 aura-t-il lieu? Programmé le 20 août, la 11e édition du grand meeting lausannois est pour l’instant maintenue. Son avenir va toutefois se jouer d’ici quelques jours, et son patron, Jacky Delapierre, envisage déjà des solutions de substitution.

  • La grande fête sportive que constitue Athletissima aura-t-elle lieu? Réponse dans quelques jours. DR

    La grande fête sportive que constitue Athletissima aura-t-elle lieu? Réponse dans quelques jours. DR

Le 17 avril dernier, à Doha, la saison d’athlétisme aurait dû commencer avec le premier des 15 meetings prévus de la Diamond League. Pandémie oblige, il a été annulé et reporté à une date ultérieure. A l’image de ceux qui auraient dû suivre, que ce soit à Shanghai en Chine, à Stockholm en Suède, à Rome et Naples en Italie, ou encore Rabat, au Maroc. Un calendrier totalement chamboulé, comme pour bien d’autres épreuves sportives, tels le tournoi de tennis de Roland Garros ou encore le tour de France, tous deux officiellement décalés à l’automne.

Maintien ou report?

Dans ce concert de reports de manifestations, voire d’annulations pures et simples de certaines d’entre-elles, l’une est aujourd’hui au centre de toutes les interrogations à Lausanne: Athletissima. Programmé le 20 août, le grand meeting de la Pontaise annonçait mi-mars sur son site internet le report de l’ouverture de la billetterie au 21 avril. Depuis, plus rien. «Pour l’heure, Athlestissima a toujours lieu, mais nous attendons bien sûr les décisions du Conseil fédéral concernant les grandes manifestations sportives avant de prendre une décision finale», explique Jacky Delapierre.

Dans tous les cas, le grand patron du meeting lausannois travaille de pied ferme avec World Athletics à la refonte du calendrier global de la Diamond League, totalement chamboulé par l’arrivée du virus, en imaginant des solutions de rechange. «Ce n’est pas une tâche aisée», admet-il. «Entre les meetings déjà reportés et ceux qui pourraient l’être, chacun travaille à défendre ses intérêts.» Et imagine des scénarios différents: garder ses propres dates, les reporter, ou encore organiser quelque chose de différent. Même si cela devait être dans un stade vide!

Un accord avec Zurich

En cas de report du meeting lausannoise dû aux prescriptions fédérales, Jacky Delapierre, jamais en manque d’idées, imagine aussi des solutions de substitution. Par exemple le report à l’automne ou la mise sur pied d’une soirée spéciale, hors Diamond League, organisée en collaboration avec son homologue chargé du meeting de Zurich. «On pourrait imaginer, durant la première quinzaine de septembre, organiser une rencontre sportive réunissant 30 à 40 athlètes, la moitié à Lausanne, l’autre moitié à Zurich, dans le cadre d’une soirée spéciale.» L’idée: donner l’opportunité, notamment aux sportifs suisses, de se mesurer et, dans le même temps, garder le contact, remercier tout en offrant tout de même un événement aux quelques importants sponsors qui se sont déjà engagés pour cette édition 2020.

Un meeting assuré en 2021

Quoiqu’il en soit , comme pour beaucoup d’autres organisateurs de manifestation de ce type, une annulation du meeting ne restera pas sans conséquences au niveau financier. «Nos frais et autres charges de ce type, comme ce que nous avons déjà engagé en termes de communication, voire comme avance aux athlètes suisses, se montent à quelque 700’000 francs. Heureusement, nous avions un peu de trésorerie et la décision du Canton, comme de la Ville de Lausanne, de nous subventionner, nous permet d’envisager l’avenir avec un peu de sérénité, donc de pouvoir d’ores et déjà dire que l’édition 2021 aura bel et bien lieu.»

D’ici-là Jacky Delapierre se veut philosophe: «L’important aujourd’hui, ce que les gens prennent le moins de risques possibles et respectent les consignes de la Confédération. La santé n’a pas prix!» Philippe Kottelat