«Lausanne possède des atouts exceptionnels»

COMMERCE • Après 5 années à la tête de la Fondation pour le commerce lausannois, sa présidente Doris Cohen-Dumani a décidé de ne pas renouveler son mandat et de laisser davantage de place à ses loisirs. Retour sur une présidence dynamique qui aura permis de rassembler différents milieux afin d’améliorer l’attractivité de la Ville de Lausanne.

  • Doris Cohen-Dumani quitte la présidence de la Fondation pour le commerce lausannois. VERISSIMO

    Doris Cohen-Dumani quitte la présidence de la Fondation pour le commerce lausannois. VERISSIMO

En 2015, vous prenez la présidence de la Fondation pour le commerce lausannois et, très vite, vous lancez un projet stratégique.
Il a fallu faire vite et bien, et c’est mon tempérament! Il fallait relever les points forts et les points faibles de la Fondation qui ont eu un effet dissuasif sur les visiteurs, définir les axes sur lesquels agir qui ont fait l’unanimité.

En quoi consistaient ces axes?
Nous avons analysé différents domaines prioritaires: la mobilité (cherté des transports publics et des parkings) la propreté et la salubrité (modernisation des WC publics, mendicité, la présence du deal et toxicomanes sur le domaine public) et la relation avec l’administration parfois compliquée et vue comme policière plutôt qu’aide à la résolution des problèmes. De là découlait d’ailleurs notre proposition de changer le nom de la police du commerce acceptée par la Municipalité.

Ce changement de nom était-il une priorité?
L’idée était de rappeler que souvent, un peu de souplesse aide le commerce à se développer, alors qu’un excès de juridisme est pénalisant: l’exemple récent de l’extension des terrasses offerte aux restaurateurs a d’ailleurs bien fait l’unanimité! Ce n’est pas le seul changement que nous proposions: l’image désastreuse du Citymanagement nous a amené à changer son nom et à repréciser ses objectifs.

Une fois les priorités définies, il incombait naturellement aux autorités de les exécuter...
Pour ce faire, il fallait multiplier les contacts, créer des partenariats tournés vers l’innovation, encourager les acteurs économiques à chercher ensemble des solutions. C’était un travail considérable mais que j’ai fait avec beaucoup de passion.

Vous avez été Conseillère municipale, avec donc un vaste réseau. Ça a dû aussi, j’imagine, un peu faciliter votre tâche…
Quand on s’engage en politique ou pour des causes d’intérêt général, on développe un vaste réseau que j’ai continué à accroître, en participant à des forums spécialisés en innovation et en nouvelles technologies. L’accès aux autorités est bien sûr facilité.

Quelles sont, malgré tout, les difficultés que vous avez pu rencontrer?
Lausanne est une ville qui possède des atouts exceptionnels. Mais, est-il normal que les magasins soient ouverts avec des horaires étendus tous les jours dans le bas de la Ville en période estivale et à la gare toute l’année et fermé ailleurs? Le centre-ville de Lausanne ne devrait-il pas revendiquer le statut de site touristique? D’autre part, il est dommage de ne pas permettre aux commerces d’ouvrir les deux dimanches de Noël à l’instar d’autres villes de Suisse! Dans ces cas, il y a un blocage politique et des syndicats. Que font les clients? Ils se déplacent et font fleurir les commerces des alentours. Est-ce normal pour la capitale Olympique? Enfin, il existe trop d’associations économiques avec le même but dans la région de Lausanne avec un gaspillage de forces et une dispersion incroyables. Nous avons tenté un regroupement en analysant les tâches de chacun mais nous nous sommes heurtés à la peur de lâcher prise et un peu de perte de… pouvoir, au lieu de réunir les forces et les moyens et éviter une dispersion.

Quel bilan tirez-vous de ces cinq années passées à la présidence?
Cela a été cinq années enrichissantes et motivantes aux côtés d’une belle équipe diversifiée, une secrétaire générale efficace, un adjoint créatif et d’un vice-président très coopératif. Beaucoup de satisfactions également lors des ateliers créatifs avec les commerçants qui m’ont apporté beaucoup en les écoutant et nous ont conforté dans les objectifs que nous poursuivions.

Aujourd’hui, vous partez. On peut vous demander pourquoi ?
Après avoir défendu avec conviction la cause des commerçants, il est bon de passer la main à de nouvelles énergies, et pour moi en profiter pour accroître mes… loisirs!