A Lausanne, le vandalisme scolaire côute 200’000 frs par an!

DÉPRÉDATIONS • Les actes de vandalisme dans les établissements scolaires coûtent cher à la collectivité. La Ville entend réagir et compte sur sa politique de réhabilitation des préaux scolaires pour renverser la tendance.

  • Des incivilités et déprédations multiples ont lieu dans les préaux d’école. DR

    Des incivilités et déprédations multiples ont lieu dans les préaux d’école. DR

210’000 francs en 2018, aux alentours de 250’000 francs cette année... A Lausanne, le vandalisme scolaire coûte cher, très cher même, surtout que la Ville met un point d’honneur à très rapidement réparer les dégâts.

«C’est vrai, c’est la politique de notre service: ne rien laisser passer, explique Barbara de Kerchove, cheffe du Service des écoles primaires et secondaires. Par respect pour les élèves, les enseignants, les enfants, on remplace les vitres, on efface les tags systématiquement, et au plus vit! »

Le résultat, ce sont ces chiffres, très fluctuants d’une année à l’autre, et qui montrent, après une décrue suite à un pic à 338’000 francs en 2009, que le problème n’a en aucun cas perdu de son acuité, les statistiques repartant à la hausse depuis 2016. Dans l’immense majorité des cas, ces incivilités et déprédations ont lieu dans les préaux des écoles, et il s’agit pour l’essentiel de phénomènes de littering, dus en général à des jeunes qui font la fête durant le week-end, abandonnant leurs déchets derrière eux.

Vitres cassées

Mais ce qui coûte le plus cher, c’est le nettoyage des tags bien sûr, et surtout, le remplacement des vitres cassées. Dans tous les cas, la Ville porte systématiquement plainte, même si les auteurs ne sont pas toujours identifiés. «Souvent, observe Barbara de Kerchove, il s’agit d’anciens élèves, dont les motivations sont difficiles à expliciter, tant l’acte reste gratuit. Mais dans tous les cas, cela génère des coûts de réparation que l’on pourrait plutôt investir ailleurs».

Lorsque les auteurs sont identifiés, et qu’il s sont mineurs, ils sont par exemple astreints à des travaux d’utilité publique voir même à accompagner le concierge de l’école concernée, afin de mieux mesurer les conséquences de leurs actes.

Prévention

Evidemment, l’enjeu, en amont, consiste plutôt à éviter que ces actes de vandalisme aient lieu. Avec une demande de plus en plus pressante de la part des responsables d’établissements scolaires: l’installation de caméras de surveillance dans les lieux les plus atteints par le vandalisme. «Le règlement communal permet en effet d’installer des caméras sur les sites scolaires, confirme la Responsable du service des écoles. Et vu la recrudescence, nous sommes en train de réfléchir à cette éventualité dans certains lieux particulièrement exposés».

Plus globalement, la Ville réfléchit surtout à une nouvelle politique globale des préaux, avec un objectif: faire des préaux des lieux de vie à part entière. «Avec des mesures d’éducation citoyenne et de sensibilisation du public, l’un des axes pour faire face aux incivilités est de faire en sorte que les préaux ne soient pas des zones de non-droit, conclut Barbara de Kerchove. En les soignant, les aménageant, les éclairant mieux. Il s’agit d’un axe clair de la politique que la Municipalité entend mener dans les quartiers, en concertation avec les différents acteurs».