Vigilance accrue autour de la Maison du Dessin de Presse

MORGES • Morges possède un endroit sensible en termes de menaces terroristes: la Maison du Dessin de Presse. La vigilance est de mise, mais personne ne cède à la panique. Ni sa directrice ni les autorités de la Ville.

  •  Morges et sa maison de Dessin de Presse: une cible potentielle. DR

    Morges et sa maison de Dessin de Presse: une cible potentielle. DR

La ville de Morges est-elle en danger? Les récents événements survenus à Paris et une récente vidéo publiée par l’Etat Islamique menaçant directement la Suisse peuvent faire craindre le pire.

Un lieu sensible

Car Morges compte un lieu qui peut être considéré comme sensible: la Maison du Dessin de Presse. Un espace qui fait la part belle aux caricaturistes. «Malgré ce qui est arrivé à Charlie Hebdo, nous n’avons pas changé notre ligne éditoriale, précise la conservatrice Charlotte Contesse. Notre prochaine exposition sera consacrée aux dessins pour la paix. Elle est consacrée à des dessinateurs syriens qui tentent, au jour le jour, de faire leur métier. Nous avions fait ce choix avant les événements parisiens. Et, malheureusement, nous sommes en plein dans l’actualité.»

La Maison du Dessin de Presse va-t-elle accueillir un hommage aux dessinateurs assassinés? La question est ouverte. «Nous ferons peut-être quelque chose au printemps de l’année prochaine, nous en discutons et l’idée nous séduit.»

Pas de panique

Reste que la vigilance est de mise. Les forces de l’ordre ont pris contact avec la Maison du Dessin de Presse, comme avec les commerçants locaux, sans toutefois les pousser à mettre sur pied des mesures particulières. Ce que confirme le syndic, Vincent Jaques: «Il ne faut pas céder à la panique, mais nous devons, au contraire, rester attentifs. Nous vivons une période troublée, mais je ne peux dire que nous devons faire face à une menace particulière. Evidemment, la présence de la Maison du Dessin de Presse risque d’impliquer des mesures particulières lors de certaines expositions, mais rien n’a encore été décidé.»

Sensibiliser

En se baladant dans les rues morgiennes, on ne sent pas de crainte particulière. Juste l’envie de parler des événements tragiques survenus récemment à Paris et, surtout, de leur poids dans le changement de société qui se dessine. Le débat est ouvert, sans crainte. «C’est l’ignorance des gens qui mène au fanatisme, tonne Charlotte Contesse. Nous allons donc entreprendre un travail de sensibilisation avec les écoliers morgiens afin de leur expliquer l’utilité des caricatures dans nos civilisations modernes. C’est de la base que le travail de compréhension doit être mené.» En Suisse, comme en France…