Un serpent de mer... dans le lac

Pouvoir se promener librement le long des rives du lac est un vieux rêve. En 1913 déjà, des Vaudois décidèrent de se mobiliser et d’adresser une pétition pour libérer l’accès au bord du Léman. En vain. Depuis, la situation a empiré. Les villas se sont multipliées et les riches propriétaires voient d’un mauvais œil leur tranquillité bafouée par quelques badauds avides de balades dominicales.

Du coup, les accès sont bloqués par des barrières et autres subterfuges. De leur côté, les autorités ne font rien pour tenter de mettre fin à une situation qui dure depuis plus d’un siècle. Le dossier aurait pu être rangé aux oubliettes et les rives définitivement privatisées si Victor von Wartburg n’avait pas décidé d’en faire le combat de sa vie. Depuis des dizaines d’années, il se bat avec ses armes: des oppositions, une sensibilisation de la population, des opérations «coup de poing». A force de courage et d’abnégation, il a pu obtenir quelques victoires devant les tribunaux.

Mais dans un contexte où l’attrait fiscal des plus aisés semble prédominer, l’homme est presque seul et ses moyens limités. Il a décidé de se lancer un défi national. Lancer une initiative populaire pour que le libre accès aux rives du Léman soit définitivement inscrit dans la loi. Une bataille à l’envergure de sa détermination. S’il l’emporte, il sera définitivement venu à bout du serpent de mer que constitue le cheminement piétonnier au bord du lac...