«Succéder à Brélaz? Pas facile!»

SYNDICATURE • Grégoire Junod est le nouveau syndic de Lausanne. Entretien sur ses ambitions et les origines de son engagement politique.

  • Grégoire Junod est le nouveau sndic de Lausanne. VERISSIMO

    Grégoire Junod est le nouveau sndic de Lausanne. VERISSIMO

Vous voilà syndic de Lausanne! Une étape dans votre carrière, ou un aboutissement?

C’est surtout un honneur pour moi d’accéder à cette fonction. J’ai grandi à Lausanne, y ai fait toutes les classes et mes études. J’aime énormément cette ville et me réjouis beaucoup de cette nouvelle législature. Lausanne connaît aujourd’hui un dynamisme remarquable avec des projets majeurs dans une multitude de domaines: le logement, les transports publics, les énergies renouvelables ou encore le sport ou la culture. Ce sont des défis très stimulants.

Que va vous permettre de réaliser cette fonction, que vous n’auriez-pu faire en étant simple Municipal?

Le travail d’une municipalité est d’abord une affaire de collectif plus que le résultat de sept individualités. Je m’engagerai donc pour inculquer un esprit d’équipe et donner de la cohérence à notre action.

À quand remonte votre engagement politique et où trouve-t-il ses sources?

À l’adolescence. On a toujours beaucoup parlé politique en famille même si mes parents ont toujours gardé leurs distances avec l’engagement. Adhérer au parti socialiste a sans doute aussi été une manière de trouver ma propre voie.

Justement, pourquoi avez-vous choisi de militer à gauche de l’échiquier, et qui plus est au PS?

J’ai grandi dans un milieu privilégié, mon père était professeur de théologie à l’université et ma mère conseillère conjugale. J’en ai toujours été conscient et c’est sans doute en partie de là que vient ma volonté de m’engager pour un monde plus juste. C’était aussi une manière de rendre à la société ce que j’avais reçu. Le parti socialiste était le lieu idéal et naturel. J’y ai adhéré au lendemain de mes dix-huit ans.

Quelles sont selon vous vos principales qualités et vos principaux défauts ?

Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour répondre... On me dit parfois que je peux être autoritaire, j’imagine donc que ce n’est pas tout faux! Mais je crois aussi être à l’écoute, disponible et toujours déterminé à chercher des solutions aux problèmes qui se posent.

Comment votre entourage proche appréhende-t-il votre future fonction ?

La politique et toutes les contingences qui vont avec ne sont pas franchement une nouveauté en famille! La direction de la sécurité publique dont je m’occupe depuis 2012 n’a pas été de tout repos. Cela dit, pour les enfants, la politique, l’exposition médiatique et les absences quand même nombreuses ne sont pas toujours faciles. Il y a donc un mélange de fierté et d’appréhension.

Sera-t-il facile de succéder à Daniel Brélaz qui a marqué la ville de son style et de son empreinte?

Non et je vous mentirais si je ne vous disais pas que j’ai évidemment quelques appréhensions. Il y aura certainement un changement de style mais aussi de génération, renforcé aussi par l’arrivée de Natacha Litzisdorf, de David Payot et de Pierre-Antoine Hildbrand. J’aurai à cœur de porter l’image d’une ville ouverte sur l’extérieur et solidaire. Et d’affirmer aussi l’identité culturelle de Lausanne à laquelle je suis très attaché.

Comment concevez-vous votre rôle en tant que futur syndic?

Ma première tâche sera de parvenir à une réparation aussi harmonieuse que possible des dicastères au sein de la nouvelle équipe municipale. Il est essentiel que chacune et chacun y trouve son compte et puisse valoriser ses compétences. On s’est donné jusqu’à la fin du mois d’avril pour trouver la bonne formule et créer ainsi des conditions favorables à l’action de la Municipalité tout au long de la législature.

Quelle ambition avez-vous pour Lausanne?

Que nous puissions concrétiser les grands projets qui attendent Lausanne en veillant à ce qu’ils profitent à toute la population, donc en portant une attention particulière à tout ce qui touche à la qualité de vie. Il n’y a pas de petits problèmes, qu’il s’agisse de sécurité, de propreté, de qualité des espaces publics ou de toute autre question. Et je souhaite une municipalité qui soit à l’écoute des Lausannoises et Lausannois. Concilier le développement urbain et le formidable dynamisme qui anime aujourd’hui Lausanne avec une amélioration de la qualité de vie sera mon credo tout au long de cette législature.