Aider... autrement!

HUMANITAIRE • Avec leur ONG Share a Dream, sept étudiants lausannois veulent offrir une nouvelle visibilité pour de petits projets efficaces à l’autre bout du monde ou à côté de chez eux. Un moyen de conquérir un nouveau public et lever des fonds.

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  •  Nicolas,Raphaël et Thomas: une autre approche de l’aide humanitaire. DR

    Nicolas,Raphaël et Thomas: une autre approche de l’aide humanitaire. DR

Installés dans un café lausannois, Nicolas, Raphaël et Thomas ont les traits tirés. Entre les révisions de leurs examens universitaires, les nombreuses communications avec leurs amis qui viennent de partir en exploration en Amérique du Sud et le lancement d’une ONG en trois mois, leur emploi du temps a été plutôt chargé. Et si tout est allé si vite, c’est aussi que leur idée innovante a su séduire largement dans le milieu de l’humanitaire. «On veut simplement connecter des gens qui ont un rêve avec ceux qui ont le moyen de les aider à le réaliser», lance Thomas Rouaud, du haut de ses 26 ans. Avec des caméras, des drones, les réseaux sociaux et d’autres armes modernes, ils comptent partir à la rencontre de petites initiatives ou d’associations. Une manière moderne de sensibiliser les Suisses sur les problèmes du Monde et récolter des dons, du matériel voire même des volontaires.

Idéaliste mais réaliste

«Notre premier projet se déroule en Amérique du Sud. L’équipe sur place s’est déjà rendu compte que des infirmières d’une zone reculée avaient besoin de pouvoir discuter avec un pédiatre au téléphone, une heure par semaine», raconte Raphaël Jüngling. Un besoin très concret que la jeune équipe espère pouvoir combler en recherchant un médecin romand motivé. Leur démarche possède, entre autres, l’avantage de revenir aux fondamentaux de l’aide humanitaire, en évitant de devoir assumer des coûts de structure en Suisse ou des salaires pour coordonner, promouvoir et financer les actions de l’ONG. Mieux encore, Share a Dream se mettra prochainement à le recherche de jeunes reporters bénévoles qui désirent vivre une expérience inédite en allant filmer et raconter des projets tout autour de la planète.

Des opportunités concrètes

Un engagement très valorisant, surtout parce qu’il permet d’apporter une aide concrète sur une cause précise. «Nous ne sommes pas simplement des idéalistes, parce que nous proposons des solutions réalistes», explique Nicolas Vos, le vidéaste de la bande. Aujourd’hui, toutes les associations font le même constat: leur base de donateurs ou de bénévoles est vieillissante. Non pas forcément que les jeunes adultes se sentent moins impliqués, mais il y a une difficulté évidente pour bon nombre d’ONGs de communiquer sur les nouveau médias. Une situation d’autant plus inquiétante que toutes les recherches sur le sujet prouvent que le premier engagement d’un citoyen conditionnera l’ensemble de son comportement futur. D’où l’importance d’offrir des opportunités concrètes qui ne décevront par la génération Y et qui s’adapteront à ses envies et exigences. Cette dernière accorde ainsi, par exemple, une importance beaucoup plus grande aux vidéos ou au design des plateformes internet, précisément les points forts de Share a Dream. Dans les prochaines semaines, les Lausannois cherchent aujourd’hui à convaincre des entreprises de soutenir leur action et espèrent que leur premier projet prouvera l’efficacité de leur concept.