Déchets sauvages: la lutte s’organise

INCIVILITES • Véritable plaie, l’abandon de déchets dans les espaces publics divise toujours les élus de nos villes. Entre répression et prévention, l’éradication du «littering» fait débat. Et les amendes risquent de se multiplier.

  • Le "littering" une plaie pour le cadre de vie et l'environnement. DR

    Le "littering" une plaie pour le cadre de vie et l'environnement. DR

Dans les rues, sur les places, dans les espaces verts ou dans les rivières, les déchets sont partout. Une tendance qui prend de l’ampleur depuis quelques années. Au point d’inquiéter les pouvoirs publics et de sérieusement irriter la majorité des citoyens au comportement exemplaire.

Le «littering», c’est-à-dire l’abandon pur et simple des détritus, est souvent constitué des emballages des boissons non consignées et des aliments à emporter, des journaux et prospectus, des sacs, des déchets ménagers, ainsi que de nombreux «petits déchets», tels que les mégots de cigarette et autres déchets organiques. Depuis quelques semaines, les mesures pour endiguer ce phénomène se multiplient sur la Côte.

Sensibilisation

«Dès le 8 septembre, nous allons entamer une semaine de sensibilisation auprès de la population, annonce Olivier Mayor, municipal nyonnais en charge de la culture, des travaux et de l’environnement. Globalement, nous sommes satisfaits des efforts entrepris, les poubelles publiques sont bien utilisées, sauf dans les endroits isolés.» Est-ce à dire que Nyon s’en sort mieux que Morges, Gland ou Rolle?

«Je ne sais pas, mais nous avons encore des points à améliorer. Il reste trop de déchets qui sont déposés sauvagement au lieu d’être amenés à la déchetterie, nous en récoltons 60m3 par semaine. La taxe au sac a amplifié ce phénomène.»

Remettre de l’ordre

Selon une étude menée par l’Université de Bâle, environ 30% des déchets consommés sont abandonnés sur la voie publique, un chiffre inquiétant. «C’est un problème de taille pour les communes, s’indigne Nora Steimer, directrice de la Communauté d’intérêts pour un monde propre, il est urgent d’agir pour que les choses changent! Il y a des actions de sensibilisation qui peuvent être utiles, mais aussi et surtout une prise de conscience individuelle de l’action citoyenne et du «vivre ensemble».

Les actions menées par les communes, comme Gland ou Nyon, semblent, en effet, ne pas avoir tous les effets escomptés. Dès lors, certains prônent des amendes allant de 100 à 200 francs pour chaque déchet abandonné. L’initiative parlementaire déposée par le conseiller national fribourgeois Jacques Bourgeois, va dans ce sens.

Elle devrait avoir des suites cet automne car la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national se prononcera sur sa possible introduction. Si elle aboutit, elle ne sera cependant pas effective avant 2016. De quoi laisser encore de beaux jours aux comportements irrespectueux...