Quelle place pour la région La Côte?

Métropole lémanique • Les Conseils d'Etat vaudois et genevois ont rencontré à Berne les parlementaires fédéraux des deux cantons. L'avenir du rail et de la route s'est retrouvé au cœur de cet échange. La région comprise entre Morges et Gland va-t-elle s'en retrouver plus forte? Éléments de réponse.

  • Gland est une ville en plein développement qui aura son rôle à jouer dans l'idée de banane urbaine sur l'arc lémanique.

  • Morges, via son contournement, fait partie des axes fondamentaux de la Métropole lémanique.

C'est la première fois que les deux gouvernements ont réuni les députées et députés des deux cantons pour une séance placée sous l'égide de la Métropole lémanique. Les Conseillers d'Etat et les élus fédéraux ont échangé sur les dossiers majeurs (financement de l'infrastructure ferroviaire, trafic d'agglomération, goulets d'étranglement, extension du réseau des routes nationales), qui figurent cette année au programme des Chambres fédérales. Les deux gouvernements ont rappelé la place de la Métropole lémanique dans l'économie suisse.Deuxième pôle économique du pays, elle connaît un développement démographique exceptionnel. Les projections tablent sur une croissance du nombre d'habitants de 29% d'ici 2040 contre une moyenne suisse de 13%. Grâce à une économie dynamique et diversifiée, la Métropole lémanique résiste également mieux à la crise. Depuis dix ans, son PIB a augmenté de 26%. Le développement des infrastructures de transport est essentiel pour accompagner ce dynamisme.Les deux gouvernements ont cependant constaté que, depuis vingt-cinq ans, la Suisse occidentale souffre d'un retard en matière d'investissements et de développement de ces infrastructures. Dans les programmes NLFA (nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes), Rail2000 et ZEB (futur développement de l'infrastructure ferroviaire), seuls 26% des montants ont été consacrés à la Suisse occidentale alors qu'elle représente 38% de la population suisse.

Gouvernance forte

La région comprise entre Morges et Gland sera essentielle pour le développement de la métropole lémanique. C'est pourquoi l'intégration du contournement autoroutier de Morges sera déterminante. Là réside l'axe fondamental de l'avenir de cette métropole. Si Lausanne et Genève resteront privilégiées, la zone comprise entre ces deux grandes villes devra être évaluée à sa juste mesure.Ainsi, il convient comme le préconisait, déjà en 2001, un rapport de l'Institut de Recherche sur l'Environnement Construit de l'EPFL, d'instaurer une gouvernance forte: «D'une manière générale, un territoire existe d'abord fonctionnellement avant d'être institutionnalisé comme entité politico-administrative. De ce point de vue, ignorer la métropole lémanique sur le plan politique et institutionnel ne remet pas en cause son existence fonctionnelle. Cependant, il serait évidemment préférable qu'elle puisse être gérée à une échelle qui corresponde mieux à sa réalité fonctionnelle.»

Aubaine?

La banane urbaine qui se dessine sur les rives du Lac Léman devra inévitablement intégrer au mieux les villes à fort développement que sont Morges, Rolle, Nyon ou Gland. Faute de quoi elle risquerait de basculer du côté de la France, entraînant dans le même temps un glissement d'intérêts dommageable. Car si l'idée est séduisante, sa concrétisation s'annonce périlleuse. Réussie, elle permettra de renforcer encore davantage une région, La Côte, déjà dans le peloton de tête du développement économique national. Une aubaine.