Trafic routier: quand la technologie veut prévenir 
nos distractions

SÉCURITÉ • La majorité des décès liés au trafic concerne les piétons. Les cyclistes suivent. Distraction et inattention dans la rue et au volant sont monnaie courante. 
Les constructeurs cherchent à minimiser ces drames. Interview.

Alba Rollano, assistante du vice-président Recherche&Développement de SEAT SA et spécialiste de la sécurité des véhicules, était à Zurich pour la présentation du premier coupé SUV tout électrique CUPRA Tavascan. Rencontre au Square de l’aéroport.
Détection et mesures passives
Les constructeurs rivalisent d’imagination pour prévenir les accidents, est-ce un argument de vente? Alba Rollano révèle que «les jeunes générations trouvent normal que tous les systèmes de sécurité soient inclus dans les voitures: capteurs, alertes et même interventions préventives». Sur le nouveau Tavascan, «CUPRA a installé des détecteurs qui agissent à 360 degrés. Auparavant, les systèmes se centraient sur la sécurité des piétons, mais avec le nombre grandissant de cyclistes, nous les avons fait évoluer. La détection prévient les collisions, nous avons aussi des mesures passives sur les boucliers avant et les capots afin d’amortir les chocs lorsqu’ils sont inévitables.»
Nous lui avons demandé si un signal avertisseur, comme le bon vieux klaxon, ne pourrait pas rendre attentifs les piétons obnubilés par leur smartphone? «La question est celle du temps de réaction. Cela va beaucoup trop vite et l’électronique permet, par exemple, d’enclencher immédiatement le freinage d’urgence, sans le temps de réaction d’un conducteur.» Est-ce que vous utilisez les fameux lidars (la lumière laser au lieu du radar)? «Cette technologie se retrouve sur les marques premium, car elle est encore onéreuse. Nous avons des radars et des algorithmes qui les combinent avec nos caméras. Cela ne cesse d’évoluer et c’est un défi permanent.»
Différences entre les morphologies
Cette spécialiste va plus loin, car nous ne sommes pas tous égaux devant l’accident. «Dans nos pays, la moyenne d’âge augmente, ce qui signifie que les conséquences d’un choc sont plus dommageables. Il y a une différence de morphologie entre les hommes et les femmes, ces dernières subissent un traumatisme plus important au niveau des hanches par exemple. Nous avons conscience de tout cela et le prenons en compte.» La connectivité est-elle une solution? «Cela prendra du temps. Les conditions économiques montrent que beaucoup de gens se tournent vers les voitures d’occasion, ou gardent longtemps la leur. Les progrès sont certains, mais leur influence dépend du renouvellement du parc automobile.»