Escapades gourmandes: le chic du chocotourisme

TENDANCE• A l’instar des grands crus de la viticulture, le cacao et ses dérivés deviennent une thématique d’escapades gourmandes. En Suisse, bien sûr, mais aussi au bout du monde.

  • Ateliers et animations attirent les familles à Broc chez Cailler.

    Ateliers et animations attirent les familles à Broc chez Cailler.

«En visitant les Antilles, je parie que vous attendiez à déguster plutôt du rhum!», plaisante l’hôtesse de la Maison du Cacao, située à l’ouest de Basse-Terre, en Guadeloupe. De fait, il faut bien considérer comme une (bonne) surprise la découverte de cette oasis tropicale plantée de caféiers, d’ananas, de roucous et - nous y voilà - de cacaoyers.

On y apprend que cette culture - remontant ici au XVIIe siècle - ne cesse de décroître sur l’île, face à la concurrence internationale. Des initiatives locales s’attachent néanmoins à entretenir ce patrimoine économique et culturel. On poursuit vers un atelier sis au lieu-dit Les Plaines, à 3 kilomètres. Cette plantation invite à une expérience unique: torréfier, éplucher, concasser, broyer soi-même les cabosses avant d’y incorporer divers ingrédients - coco, amandes, gingembre - pour créer sa propre tablette à emporter.

Cette initiation s’inscrit pleinement dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler le chocotourisme, un néologisme calqué sur l’œnotourisme.

L’exemple suisse

Il y a belle lurette que l’idée est exploitée chez nous, notamment à Broc. La fabrique Cailler ne compte-t-elle pas parmi les attractions touristiques les plus populaires de Romandie, pouvant accueillir quotidiennement jusqu’à 2 400 visiteurs!

La France métropolitaine s’est intéressée plus récemment à la popularité croissante du chocolat et à l’intérêt pour sa fabrication. Des circuits ont ainsi été créés autour du Lavandou et du cacao.

Au-delà de l’Hexagone, on peut dorénavant découvrir des ateliers de dégustation ou de création en Finlande, au Ghana ou en Côte d’Ivoire. En Equateur, de grandes haciendas ouvrent leurs portes aux curieux. Même le Vietnam vient de s’y mettre.

Outre le fait de promouvoir une région et son patrimoine, le concept s’est doté d’une charte bien précise incluant des critères éthiques s’opposant à toute déforestation ou monoculture. Il s’attache à promouvoir un commerce équitable.

Un peu à l’image du Salon du Chocolat parisien, une compétition américaine annuelle d’importance majeure honore désormais les artisans chocolatiers. La manifestation s’est tenue récemment à San Francisco. D’autres événements semblables ont déjà vu le jour à Los Angeles, Seattle, Chicago ou encore Las Vegas, attirant une foule de gourmands.

Texte : Bernard Pichon

Photos : B.Pichon et DR