Au cinéma, "Drive away dolls", un road trip lesbien et déjanté

FILM - Rafraîchissant et décalé, ce road-movie renouvelle les figures imposées de l’univers Coen: les Américains sont pour la plupart des idiots, surtout les hommes blancs de plus de cinquante ans, qu’ils soient escrocs à la petite semaine, flics de petite ville, politiciens ou trafiquants.

Rien ne va plus entre Jamie, brune au caractère bien trempé, et sa petite amie, trop jalouse de ses multiples escapades sexuelles, si bien qu’elle décide de se faire la malle avec Marian, une copine un peu coincée mais secrètement amoureuse d’elle. Au cours d’un road-trip qui les conduira jusqu’en Floride, elles vont se retrouver mêlées à un drôle de trafic géré par une bande de criminels forcément bas du front. Oui, forcément, car on est bel et bien chez les frères Coen, même si Ethan fait pour une fois cavalier seul.

Rafraîchissant et décalé, ce road-movie lesbien qui se déroule à l’aube du 21e siècle, renouvelle les figures imposées de l’univers Coen: les Américains sont pour la plupart des idiots, surtout les hommes blancs de plus de cinquante ans, qu’ils soient escrocs à la petite semaine, flics de petite ville, politiciens ou trafiquants. Seuls les esprits libres, à l’instar du Dude dans «The Big Lebowski», trouvent grâce aux yeux des Coen et résistent à cet abêtissement généralisé. La seule issue face à cette globalisation de la bêtise est sans aucun doute de s’en foutre et de tracer sa route, à l’instar de Marian et Jamie, cette dernière pouvant être vue comme une digne héritière de Jeff Lebowski.