Les salaires réels ne cessent de s’effriter

Si l’indice suisse des salaires nominaux a augmenté en moyenne de 0,9% en 2022 par rapport à 2021, les salaires réels ont quant à eux baissé de près de 2%

Le sujet serait-il tabou? Voici quelques semaines, l’Office fédéral de la statistique a publié son indice suisse des salaires. Le résultat est incontestable et d’une violence inouïe: Si l’indice suisse des salaires nominaux a augmenté en moyenne de 0,9% en 2022 par rapport à 2021, les salaires réels ont quant à eux baissé de près de 2% (1,9%)! La raison? Le taux d’inflation annuel moyen qui s’est élevé l’an dernier de 2,8%. Ce dernier s’explique principalement par la hausse des prix du gaz, des produits pétroliers, des voitures et des loyers du logement.

Cette perte de pouvoir d’achat est donc évidente. Elle s’inscrit dans une tendance identique, bien que plus modérée. En effet, depuis que l’euro est entré en vigueur au sein de l’Union européenne, soit le 1er janvier 1999, le différentiel entre les salaires des pays européens qui nous entourent et les salaires suisses a eu plutôt tendance à baisser. A se demander si cela ne répondait pas un objectif patronal.

En 1999, le salaire réel était de 265 pour les hommes et de 311 pour les femmes (avec une base fixée à 100 en 1939). Et en 2022, ces taux se sont élevés à 294 pour les hommes et à 360 pour les femmes.

Autrement dit, les salaires réels des hommes auraient en moyenne progressé que de 11% en 23 ans et celui des femmes de 15,75%. En réalité, ce calcul n’a pas intégré l’explosion du coût des assurances maladie. Bref, les salaires réels n’ont cessé de s’effriter.