Le parking-relais du Vélodrome est une véritable décharge à ciel ouvert

COLÈRE • Depuis décembre dernier, le P+R situé à l’avenue du Grey ressemble davantage à une déchetterie qu’à un lieu destiné à faciliter la vie des pendulaires. La faute à des «squatteurs» venus de l’étranger qui y multiplient les incivilités. La Ville et la police ont décidé de prendre des mesures.

  • Depuis plus d’un mois, les déchets sauvages sont devenus le quotidien du P+R du Vélodrome. MANEL SANTISO

Des bouteilles vides jetées dans les buissons, des sacs poubelles noirs éventrés, de vieux pneus abandonnés, des voitures sans plaques qui servent d’hébergement de fortune, voilà le triste spectacle que l’on peut observer aux abords du parking-relais du Vélodrome. Une situation qui désole Jacqueline*, voisine du P+R de 580 places: «Je suis attristée de constater que cet endroit soit devenu une véritable poubelle à ciel ouvert. Les gens qui y squattent n’ont aucun respect pour la nature et pour les autres. Même des porcs se comportent mieux qu’eux.»

Plus tempéré, mais également en colère, Sven*, un quadragénaire vivant dans le Gros-de-Vaud, est aussi un habitué des lieux: «J’y parque ma voiture tous les jours de la semaine, sauf le vendredi. Cela me permet ensuite de rejoindre le centre-ville pour aller travailler sans avoir à me coltiner les bouchons. Tout a commencé en décembre dernier lorsque, du jour au lendemain, certaines personnes immatriculées à l’étranger ont décidé que ce parking était désormais leur nouvelle maison. Je trouve fou qu’ils puissent agir ainsi sans être inquiétés.» Et Jacqueline* d’ajouter: «Des policiers m’ont confié qu’ils y faisaient des passages réguliers, mais qu’ils se sentaient impuissants car la loi est trop laxiste pour les gens du voyage.»

Les coupables dénoncés

Lors de notre passage sur place, des véhicules immatriculés en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie et en France étaient effectivement parqués à proximité des déchets sauvages. Mais, selon nos informations, ces personnes ne font pas partie des gens du voyage, mais appartiennent à la communauté Rom. «Cette situation est connue et des contrôles sont menés régulièrement, précise Jean-Philippe Pittet, responsable de la communication de la police lausannoise. Lorsque des infractions sont constatées, les personnes sont dénoncées au Règlement général de police pour littering et/ou camping sauvage. Au niveau de la Ville, les équipes en charge de la propreté du domaine public dénoncent également toute infraction en lien avec la gestion des déchets.»

Le jeu du chat et de la souris  se poursuit

Une collaboration qui passe aussi par la multiplication des tournées de nettoyage comme le confirme Stéphane Beaudinot, chef du Service de la propreté urbaine: «Nous avons constaté une augmentation des incivilités sur le P+R du Vélodrome. Les équipes en charge de la propreté du domaine public ont intensifié leurs passages dans cette zone. Quand des incivilités nous sont signalées, nos équipes se rendent rapidement sur place pour nettoyer le lieu. Suite aux photos que vous nous avez envoyées, nos équipes sont allées sur place afin de retirer les déchets qui s’y trouvaient.» Avant d’avertir: «Par ailleurs, des agents de la propreté effectueront des surveillances du P+R du Vélodrome et dénonceront, cas échéant, toute infraction en lien avec la gestion des déchets.»

Au petit jeu du chat et de la souris entre les autorités et les «squatteurs», ces derniers semblent avoir un coup d’avance selon une voisine dont les fenêtres donnent directement sur le parking. «Je les ai vus faire à plusieurs reprises. Ils attendent que la nuit soit tombée pour sortir de leurs véhicules et balancer leurs déchets. Au petit matin, ils repartent quelques heures, parfois plusieurs jours, pour se faire oublier et ensuite ils recommencent leur petit manège. Cela fait des semaines que cela dure et ce n’est pas près de s’arrêter…»

*prénom fictif, identité connue de la rédaction