Cela peut avoir l’apparence d’un oxymore, mais au fond ça n’en est pas un. Le rêve lucide existe bel et bien et l’expression désigne un phénomène au fond connu depuis la nuit des temps: être conscient du fait que l’on rêve pendant que l’on rêve.
Le Lausannois Emmanuel Viaccoz connaît bien cela, lui qui fait des rêves lucides depuis qu’il est enfant. «Cela peut être stressant ou anxiogène, mais il n’y a aucune raison d’en avoir peur, bien au contraire, explique-t-il. Il s’agit d’un état vigile dans lequel le cortex préfrontal du cerveau est stimulé ce qui fait que la personne est en possession de toutes ses ressources cognitives pendant qu’elle dort.»
Phénomène naturel, le rêve lucide se manifeste spontanément chez toute personne en moyenne deux à trois fois par an. Mais comme pour la plupart des rêves, il tombe dans l’oubli sitôt la personne réveillée.
Formateur pour adultes, diplômé en sophrologie, 25 ans d’accompagnement et de coaching pour les personnes en difficultés, l’homme a décidé d’en faire aujourd’hui un métier, organisant des ateliers, des cafés-rencontres et des conférences autour de ce phénomène, plein de potentialités.
Facile à apprendre
Car s’il survient spontanément, le rêve lucide peut être provoqué par des techniques relativement faciles à apprendre, selon le profil de la personne. Le bénéfice quant à lui, peut être considérable. «Il y a d’abord un côté ludique à la chose, car dans cet état d’hyperconscience, on peut faire et vivre plein de choses que l’on ne peut pas faire dans la vie de tous les jours».
Mais il n’y a pas que cela. En termes de développement personnel et de psychologie, le gain semble également être palpable, notamment en termes de prise en charge de l’anxiété.
«Au sortir d’un rêve lucide, on est psychologiquement et physiquement boosté, explique Emmanuel Viaccoz. Il provoque bonne humeur, joie et énergie. Sans compter aussi une vraie dimension spirituelle car certains peuvent même vivre des NDE, ces fameuses expériences de mort imminente.»
Le phénomène en tout cas, intéresse les scientifiques de longue date. A Lausanne, Emmanuel Viaccoz est en contact avec le Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil afin de regrouper des «rêveurs lucides» pour participer à une future recherche sur le sujet.