Météo: le blues des restaurateurs

LA CÔTE • Avec la pluie et le froid, le moral des commerçants est à l'image du ciel: gris. Vite, du soleil pour remonter le chiffre d'affaires! Mais pour beaucoup, cela ne suffira pas à sauver la saison.

  • La météo pluvieuse a plombé le chiffre d'affaires des cafetiers et restaurateurs.

    La météo pluvieuse a plombé le chiffre d'affaires des cafetiers et restaurateurs.

A cause de la météo pluvieuse qui persiste depuis plusieurs semaines, les terrasses de la Côte sont désertes. Si quelques clients s'y aventurent, c'est souvent avec une veste et une écharpe. Pour boire un café rapidement, le temps de fumer une cigarette, entre deux averses.Les restaurants qui, habituellement, attirent les clients pour le repas, font grise mine. Sur les terrasses, ne cherchez pas de parasols. La plupart des établissements publics ne les ont pas sortis. Et profitent du moindre rayon de soleil pour ouvrir leurs extérieurs. «C'est vraiment la poisse. On ouvre dès qu'il ne pleut pas mais les clients ne veulent pas manger dehors avec ce froid», résume Manuel Gomes, directeur du Métropolis à Morges.

Chiffre d'affaires en baisse

Malgré le froid, les envies gustatives des clients n'ont pas changé. «Notre carte est très diversifiée. Nous proposons aussi bien des salades, de la viande que du poisson et ne misons pas forcément sur des plats typiquement estivaux», ajoute celui qui estime toutefois que cette météo pluvieuse a déjà engendré une baisse de son chiffre d'affaires de 15%. L'établissement public morgien s'en sort plutôt bien par rapport à ses confrères dont une bonne part de l'activité est fondée sur la saison estivale.«C'est une véritable catastrophe. Alors que certaines années nous ouvrons la terrasse en mars déjà, cette année, nous n'avons pu en faire profiter notre clientèle qu'une seule fois», lance, dépité, Afrim Ismaili. Patron de La Pêcherie à Allaman, il estime la baisse de son chiffre d'affaires à 50%. Un manque à gagner qu'il ne parviendra pas à compenser, quelle que soit la météo des mois à venir. «Nous n'avons pas le choix. Il faut tenir le coup, mais c'est difficile. De toute façon, on ne peut rien faire, sinon attendre et espérer le retour du soleil», ajoute-t-il avec philosophie.Du côté des hôteliers, les répercussions du mauvais temps sont moindres. «Le nombre de nuitées est stable, mais pour les hébergements en plein air, c'est autre chose. Les campings constatent quant à eux une baisse de fréquentation», relève Ermanno Castelli, directeur de Morges Région Tourisme.

Saison en retard

Pour les activités en plein air, le constat est le même, voire pire. A tel point que certaines piscines ont repoussé leur ouverture à des jours meilleurs. Pourtant très populaire, la Fête de la Tulipe a connu une baisse de fréquentation. Echaudés par la pluie, de nombreux visiteurs ont déserté. Les plus courageux ont pu admirer certaines sortes de tulipes, mais plutôt les variétés précoces. «La floraison a connu du retard. C'est la première fois que, durant la vente des bulbes organisée à la fin de la manifestation, nous avions des massifs qui étaient encore en fleurs!», note le directeur de Morges Région Tourisme.Les cafetiers-restaurateurs comme les clients n'ont qu'une chose à faire: prendre leur mal en patience. «On écoute les prévisions météorologiques avec attention et on croise les doigts…»