Buvette fermée à Pully: l’encombrant soutien de Soral

CONTROVERSE • Alain Soral et Chloé Frammery sont venus encourager les gérants du Golden Snack le 26 mai. Les autorités locales avaient mis fin à son exploitation l’hiver dernier.

«Nous sommes méfiants car on cherche à nous lier à ce groupe pour nous dénigrer.» Jean-Pierre Ingold est inquiet après la présence d’une trentaine de soutiens qui se sont réunis sur le quai de Pully le vendredi 26 mai en face du Golden Snack. Pour rappel, Jean-Pierre et sa femme ont géré ce bar saisonnier pendant plus de vingt ans. En 2021, les autorités communales leur ont annoncé la fin du droit d’exploitation pour cette année. Parmi les raisons, leur attitude opposée aux mesures Covid. Eux ont fait recours jusqu’au Tribunal fédéral.

Prise de parole de Soral

Le soir du 26 mai, le couple Ingold s’était rendu sur place. Ils ont alors accordé une interview filmée à leur copine Chloé Frammery, qui l’a publiée sur sa chaîne Telegram. Parmi les autres soutiens présents, le controversé Alain Soral. Résident lausannois après avoir quitté la France, l’essayiste franco-suisse a été condamné à une peine pécuniaire pour diffamation par le Tribunal de police de Lausanne en décembre dernier. Le procureur a fait appel et l’accusé sera rejugé prochainement. Cette actualité judiciaire ne l’a pas découragé à prendre la parole en public en faveur des gérants du Golden Snack, victimes selon lui de l’appareil répressif étatique. «Nous ne savions pas du tout que Soral serait là et qu’il prendrait la parole», jure Jean-Pierre. Lui, semble regretter cette présence. «Et qui a pris une photo de ce Monsieur quand il a parlé avant de la diffuser? Une amie de François de Siebenthal…» soupire-t-il. Ces deux personnes sont connues pour militer contre les mesures Covid, les décisions étatiques et judiciaires en général, ainsi que contre la «pédophilie institutionnalisée».

Figure majeure du mouvement anti-vaccin romand, François de Siebenthal avait été admis d’urgence en soins intensifs en 2021, après avoir contracté le coronavirus. Présent à Pully, il bénéficie d’une assistance à oxygène et se déplace en fauteuil roulant. De son côté, le syndic de Pully Gil Reichen réagit ainsi: «Ces sympathies tendent à confirmer nos constats passés sur l’attitude des Ingold. Pour le reste, après que le Tribunal cantonal avait confirmé la décision de la commune de Pully, l’évacuation de leur stand est désormais suspendue à un arrêt du Tribunal fédéral. S’il confirme, l’emplacement sera remis à disposition par le biais d’un appel d’offres.»