Barry Lopez: de la politique à la présidence de la Fondation Mère Sofia

PORTRAIT • Ce jeune politicien PLR, habitant du Mont-sur-Lausanne, mène plusieurs mandats et jobs en parallèle de ses études de droit commencées sur le tard.

«Se reposer ou être libre, il faut choisir!» Barry Lopez arbore cette devise tatouée sur son bras et chevillée au corps: s’engager et foncer! Il mène sa vie de manière hyperactive. Peut-être trop parfois, admet ce PLR de 33 ans qui réside au Mont-sur-Lausanne où il a présidé la législature 2022-2023 du Conseil communal. Il suit actuellement des études de droit à l’université de Lausanne après avoir fait le gymnase du soir sur le tard, tout en travaillant en parallèle pour financer ses études et son logement. Un père chilien, avec qui il n’a pas de contact et dont il ne souhaite pas parler, et une maman espagnole. Ses parents se sont connus à Lausanne où Barry est né, puis il a grandi à La Sarraz et à Vallorbe (où il a été conseiller communal), dans une ambiance familiale très religieuse. Sa mère s’est naturalisée quand il était adolescent.

Liberté et responsabilité

Il a commencé un apprentissage dès l’âge de 15 ans dans le but aussi de s’émanciper et de gagner déjà un salaire. Il confesse cependant s’être davantage investi en politique que pour son CFC qu’il n’obtiendra pas. Dès l’âge de 18 ans, il se renseigne sur internet pour savoir à quelle formation politique il va adhérer. Ce sera le parti radical (ndlr: avant la fusion avec le parti libéral au début 2009 pour devenir le PLR). «Le système libéral m’a toujours plu pour sa liberté mais avec une responsabilité sociale de l’Etat, résume Barry. Je crois à la responsabilité individuelle et à l’émancipation par le travail mais ma mère et moi-même avons aussi eu besoin d’aides dans nos vies.»

Il dit se sentir toujours bien au sein de la «famille PLR» grâce également à son vaste réseau qui permet de faire davantage bouger les choses que s’il était membre des Verts libéraux.

Ancien assistant d’Isabelle Moret

Et il est reconnaissant à ce parti de lui avoir confié des postes et avoir eu des responsabilités alors qu’à 21 ans il n’avait aucun diplôme en poche et ne bénéficiait pas d’une famille riche ou influente: assistant parlementaire d’Isabelle Moret au Conseil national durant quatre ans ainsi que lors de sa campagne au Conseil fédéral, secrétaire général du PLR lausannois, président des jeunes PLR... «J’ai eu plein d’opportunités mais j’ai aussi commis des erreurs de jeunesse qui m’ont fait apprendre, à défaut d’avoir pu profiter de conseils avisés d’un père et d’une mère. Je me canalise mieux désormais», explique-t-il.

Lutter contre la précarité

Déjà membre bénévole du Conseil de la Fondation Mère Sofia, Barry Lopez endosse depuis le 1er juin la fonction de président de cette structure active depuis 1992 en faveur des plus démunis. «J’ai réfléchi avant d’accepter ce poste. J’apprécie la diversité dans mes engagements et je viens moi-même d’une famille très modeste, alors m’engager ici a du sens pour moi.» Un travail de lobbysme auprès des décideurs qui le motive afin de lutter contre la précarité.

Deux fortes personnalités socialistes viennent d’intégrer le Conseil de Fondation de Mère Sofia. Sarah Neumann, présidente du PS lausannois, et une certaine Cesla Amarelle, ex-présidente du PS vaudois et ancienne conseillère d’Etat. «Leurs connaissances et leurs voix qui portent seront utiles pour la cause que nous défendons», déclare-t-il. Ne craint-il pas de n’être qu’un alibi et de risquer au PLR de se faire prendre en otage par la gauche majoritaire au sein des rouages de cette fondation souvent en crise? «Nous y avons les mêmes objectifs et il n’y a pas de clivage gauche-droite au sein de Mère Sofia», assure-t-il.

Mission auprès des jeunes

Lorsqu’on demande au binational Barry Lopez ce qu’il envisage de faire à la fin de ses études, ses yeux brillent en songeant à l’Espagne et Barcelone. «Enfant, quand mes camarades allaient jouer au foot le mercredi après-midi, moi j’allais aux cours d’espagnol», se remémore-t-il. Le politicien trentenaire sait déjà quelle idée novatrice il proposera en Catalogne, inspiré des listes électorales en Suisse. Peut-être aussi un peu influencé par son expérience passée au poste de coordinateur romand de la plateforme Easyvote, il entend s’engager pour encourager les jeunes à voter. Tout un programme!