Au Café Romand palpite l’âme vaudoise

Etablissement incontournable et emblématique de la place Saint-François, le légendaire Romand n’a rien perdu de sa substance.

  • PHOTOS © FLORIAN CELLA

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MIRACLE • Il y a comme un miracle «Café Romand»: seul à porter ce nom en Suisse romande, il rassemble depuis son ouverture, le 22 octobre 1951, à la fois les notables de la place Saint-François, les commerçants et galeristes du centre-ville, les artistes et intellectuels, les retraitées du café du matin et de l’apéro, la gent estudiantine lassée des chaînes internationales de restauration rapide, les chauffeurs de bus et de taxis, les maraîchères nourrissant la ville les jours de marché autant que les touristes attirés par sa réputation.

Avant la construction de l’immeuble qui abrite le Café Romand, se trouvaient au même endroit la vaste brasserie La Munichoise et le Café Schutz. Héritier de l’âge d’or des grandes brasseries lausannoises, le Café Romand a traversé les décennies sans trahir sa substance d’origine. L’histoire du café est liée à celle de la famille Péclat: le premier tenancier du Café Romand, Louis Péclat, surnommé Le Loyon, était auparavant patron des Négociants au Tunnel. En 1972, sa fille aînée Christiane Péclat reprend le flambeau durant quatre décennies. Dans les années 1980, l’Association vaudoise des Ecrivains y organise des rendez-vous littéraires et les belles plumes en font leur stamm. Au fond du café, un grand tableau, signé Henri Gillard, un ancien client peintre de paysages, représente un homme, sans doute un vigneron, contemplant le Lavaux et le Léman. Côté cuisine, Christian Suter, tenancier depuis 2011, dont le grand-père était lui-même un habitué, ne faillit en rien à sa mission d’ambassadeur d’une tradition culinaire bien vivante et sert toute l’année les mets traditionnels des terroirs romand et suisse, du papet vaudois aux röstis, qui ont fait la réputation du lieu.

Place Saint-François 2, www.cafe-romand.ch