Sur les parkings lausannois, les blocs de béton poussent comme des champignons

MOBILITÉ • Depuis la fin du mois de janvier, d’imposants blocs de béton ont été installés par la Ville aux entrées de huit parkings publics, obligeant les automobilistes à faire preuve de prudence et de patience lorsqu’ils souhaitent y stationner. Dans quel but? Explications. 

  • C’est désormais à rythme tout doux que les voitures sortent du parking situé à proximité de la piscine de Bellerive. TILLE

C’est lors d’un dimanche ensoleillé de mars que Laurent*, un père de famille habitant le quartier d’Ouchy, a fait une bien étrange découverte. Alors qu’il s’apprêtait à se garer au parking du Signal situé près de la cantine de Sauvabelin, son esprit a légèrement «buggé»: «Des voitures étaient parquées, mais il y avait d’énormes blocs de béton qui barraient les deux entrées. J’ai tout d’abord cru que des travaux étaient actuellement en cours et que la zone de stationnement était inaccessible aux voitures.»
Ce n’est qu’après quelques minutes, lorsqu’il aperçoit un autre automobiliste se faufiler à vitesse d’escargot entre les blocs que le père de famille comprend enfin: «Je l’ai suivi avec prudence car la largeur entre ces installations est limitée à 2,3 mètres, il faut donc rouler tout doucement pour éviter d’abîmer sa carrosserie. Surtout que j’ai un break qui est plutôt assez large.»
Un coût total estimé 
à 4500 francs

Depuis le mois de janvier...

Contactée, la Ville précise que huit parkings publics lausannois (Bellerive, Piscine, Fontaine de Cuivre, Bourget, Chamberone, Boulodrome, Bourdonnette et Signal) sont désormais équipés de tels blocs de béton. Une démarche initiée durant la semaine du 22 janvier et dont le coût total s’élèverait à 4500 francs. Ces blocs sont-ils destinés à empêcher l’installation éventuelle des gens du voyage? «Nous tenons à garantir l’usage de nos parkings pour tous les véhicules standards, botte en touche Patrick Etournaud, chef du service de la mobilité et de l’aménagement des espaces publics. Il s’agit concrètement de nous assurer que nos parkings restent disponibles pour nos abonnées et nos abonnés ainsi que leurs utilisatrices et utilisateurs habituels et ponctuels.»
Une explication qui fait doucement sourire Laurent*: «Les gens du voyage arrivent généralement en février ou en mars, donc décider d’installer de tels blocs à la fin du mois de janvier signifie forcément que la Ville de Lausanne a souhaité leur barrer l’accès, ce qui peut se justifier quand on se souvient que le parking-relais de la Bourdonnette a été squatté durant de très longs mois l’an dernier. Je préfère ralentir à l’entrée d’un parking et trouver une place plutôt que de devoir rebrousser chemin car il y a des dizaines de caravanes qui sont installées depuis des lustres.»