« L’histoire des vignes du territoire lausannois du début du XVIe siècle à nos jours s’inscrit sous le signe d’une rupture brutale: la disparition du vignoble au tournant du XXe siècle, tué par un puceron (le phylloxéra) relayé par la croissance tentaculaire de la ville.
On trouve aux Archives cantonales des documents permettant de faire la carte du vignoble lausannois et son évolution du XVIIe siècle au XXe siècle. On peut y situer les zones de petite parcellaire et les domaines plus importants, c’est-à-dire les «possessions» des notables lausannois, de surface très modeste si on les compare aux vastes domaines détendus par la Ville à Lavaux.
Le «parchet» (parcelle de vignoble) de Paleyres s’étend le long de la rive droite de la Vuachère et remonte jusqu’aux portes de la ville, vers les rues d’Etraz et de Marterey. Généralement vendangé immédiatement avant celui de St-Laurent, il produit le meilleur vin blanc de Lausanne. Ici, la date tardive des vendanges ne reflète pas le manque d’ensoleillement mais la volonté de laisser le raisin atteindre un taux de sucre particulièrement élevé.»
Anne Radeff, Historienne et Docteur ès Sciences politiques de l’Université de Lausanne, 1987. Extrait de «Le vignoble dans le territoire de Lausanne (XVIe - XXe siècle), Les 450 vendanges des vignobles de la Ville de Lausanne».