En 1626, un certain Elie du Plessis-Gouret traverse la Suisse. Ce Breton de confession protestante remarque la présence d’une brèche dans le massif du Mormont, près d’Eclépens. Il s’agit de la faille d’Entreroches. Une idée révolutionnaire germe alors en lui: et si l’on construisait un canal entre le Léman et le lac de Neuchâtel? Voilà qui permettrait de relier le Rhin au Rhône et de faciliter le transport de marchandises. Depuis Yverdon, un réseau navigable permet déjà d’atteindre la mer du Nord, en passant par la Thielle (entre les lacs de Neuchâtel et de Bienne), puis par l’Aar et le Rhin.
Jonction avec l’Europe Le futur canal d’Entreroches assurerait quant à lui la jonction avec l’Europe méridionale. Sans plus attendre, Elie du Plessis-Gouret part à la recherche d’investisseurs. Le chantier débutera en 1638. Quatre ans plus tard, le canal permet déjà de rallier Yverdon depuis le pied du Mormont. Mais le plus difficile reste à faire, puisque les travaux dans la faille d’Entreroches s’annoncent laborieux. Hélas, un éboulement provoque des dépenses imprévues en 1645 et les liquidités manqueront pour mener le projet à son terme. Adieu, rives du Léman!
Effondrement
Toutes ces mésaventures n’empêcheront pas les bateliers de circuler sur la partie du canal d’Entreroches qui a vu le jour, du moins jusqu’à l’effondrement d’un pont empêchant toute navigation à partir de 1829. Heureusement, le développement du chemin de fer
Cette balade est extraite du livre «Lieux secrets de l’histoire romande», Yannis Amaudruz, Editions Favre.