Michaël Kinzer: "Faute de pouvoir me rendre en Islande, je voyage en lisant des auteurs de là-bas"

Chaque semaine, une personnalité lausannoise évoque son rapport à la culture. Aujourd'hui, Michaël Kinzer, Chef du Service Culture de la Ville, avide et jamais rassasié...

  • GUILLAUME PERRET

    GUILLAUME PERRET

Avec la reprise de la vie culturelle, Michaël Kinzer voit de nouveau entre cinq et six spectacles, concerts et expositions par semaine. Celui qui se serait bien vu en artiste du XIXe siècle a pratiqué le piano durant une petite décennie, dévore la culture tant par passion que par fonction. Tour à tour programmateur, directeur de théâtre, coordinateur général à Expo.02, directeur du Festival de la Cité, le Chef du Service Culture de la Ville, tombé tôt dans la marmite du bouillon de culture pour en savourer la large palette de ses effluves, ne semble jamais rassasié, mais rêve tout de même de se poser un moment au calme avec Emma Bovary, le temps d’une discussion sur la vanité, l’ennui, et l’éternel espoir.

1.Quelles sont les œuvres qui t’ont particulièrement influencé?
Tant de choses. Aldous Huxley comme première lecture marquante, les concerts de rock de mon adolescence, les rôles carnassiers de Jack Nicholson, les Lieder de Schubert. Puis plus tard la création interdisciplinaire Gaff Aff de Zimmermann & de Perrot et l’installation «How it is» de Miroslaw Balka à la Tate Modern à Londres.

2.Sur quoi tu aimes danser?
Sur de la techno, de préférence dans un lieu sombre et enfumé. A Berlin par exemple.

3.A quoi te font penser les mots Lausanne + Culture?
A des milliers d’artistes et d’activistes, généreux de leur temps et de leur personne.

4. Le livre sur ta table de chevet
Faute de pouvoir me rendre en Islande, je voyage en lisant des auteurs de là-bas. Je suis passé du doux féminisme de Auður Ava Ólafsdóttir à un polar de Ragnar Jónasson.

5.Ta rencontre la plus marquante avec un artiste ?
Ol’ Dirty Bastard du Wu-Tang Clan, qui n’est hélas plus de ce monde. Une rencontre surréaliste, lors de laquelle je devais accompagner ce rappeur à travers l’aéroport de Genève, complètement perdu, avec ses liasses de dollars en poche et son regard lubrique.

6.Le dernier film que tu as vu ?
L’avant-première de «Petite sœur», de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond.

7.Ton musée préféré ?
La Collection de l’Art brut a été le premier musée lausannois que j’ai visité, il y a fort longtemps. Et cela m’avait laissé une empreinte durable. Thomas Lécuyer