Laurent Baffie: «Je vais chercher sur scène la liberté que je n’ai plus à la télévision»

HUMOUR • L’enfant terrible de la télévision et auteur de caméras cachées légendaires revient à Lausanne le 5 mars à la Salle Métropole pour présenter son second one–man-show «Laurent Baffie se pose des questions». L’occasion pour nous de lui en poser quelques-unes.

  • PATRICK CASTEL

    PATRICK CASTEL

«Je suis devenu l’ambassadeur des implants capillaires»

Lausanne Cités: Quelle est la question qu’on vous pose le plus souvent?
Laurent Baffie: Est-ce que je peux faire un selfie avec vous? En général, je réponds oui avec plaisir.

Vous avez fait croire que vous vous présentiez aux élections présidentielles françaises de 2017 pour les besoins d’une émission. Franchement, vous ne voulez pas y aller pour de vrai en 2022?
Certainement pas! Je ne touche pas à la politique. Je dis ça, mais là, je vais me présenter aux législatives pour donner un coup de pouce au Parti animaliste.

Si on avait une seule question à vous poser, ce serait: quand est-ce que vous faites un nouveau film?
Figurez-vous que j’y travaille. J’en avais écrit deux ou trois autres que je n’ai pas pu réussir à vendre parce que c’était des projets toujours un peu fous. C’est compliqué, car je veux avoir une totale liberté. Mais je suis en pleine écriture d’un film en ce moment même.

Vous nourrissez la plupart de vos spectacles, comme vos interventions, d’une bonne dose d’interactivité avec le public ou les invités. Ca fait quoi de reprendre la route après tous ces mois de pandémie?
Pendant la pandémie, tout était frustrant: ne pas travailler, ne pas bouger, être enfermé. Durant le premier confinement je suis resté prostré chez moi. Et puis, durant la deuxième vague, j’ai écrit une pièce de théâtre «Soupe Miso», un livre, «Le Guide de la Répartie», donc je ne suis pas resté dans ma torpeur, j’ai été plus créatif. Mais le contact avec le public m’a manqué, d’autant plus qu’on avait déjà joué une trentaine de dates du spectacle, qui marchait très bien !

Il semble qu’il y a une grande part d’improvisation dans ce one-man-show?
Oui, c’est ma marque de fabrique, ma signature. Je joue avec les gens, je suis au milieu d’eux et ce sont eux qui nourrissent le spectacle.

Du coup la qualité du spectacle dépend aussi du public?
Non, la qualité du spectacle dépend de moi. Il y a des soirs où c’est magique. Je fais avec ce que j’appelle le marché du jour et je ne sais pas qui sera dans la salle. Ce qui fait que des gens sont déjà venus voir le spectacle deux fois, à un mois d’intervalle, et ont vu deux shows différents.

Vous n’avez pas peur que ça dérape parfois?
Pourquoi ça pourrait déraper quand on est bienveillant? Vous savez, moi, j’aime bien les gens, je suis reconnaissant à mon public d’être venu me voir et a priori mon public m’aime bien parce qu’il vient me voir. On est un peu entre potes quelque part, même si on ne se connaît pas bien. Donc, il n’y a pas de raison que ça dérape, on est là pour se marrer ensemble. Mon job c’est d’embarquer la salle à chaque fois.

Finalement, malgré votre image de sniper, vous êtes un vrai gentil?
Ce n’est pas à moi de le dire. C’est vrai que j’ai fait une carrière sur une image de méchant... Ça m’a fait vivre et c’est très bien. Donc, je ne vais pas crier sur tous les toits qu’en fait j’aime bien les gens parce que ça ne veut pas dire grand chose, et puis ça me décrédibiliserait!

Les gens vous aiment bien aussi. Il y en a même plein qui se sont inquiétés de vos changements physiques lors de votre retour à la télé…
Alors c’est incroyable! Tout le monde fait des implants capillaires! Et quand c’est moi, on ne parle que de ça! Je suis devenu l’ambassadeur des implants capillaires en France. Ça m’a fait marrer.

Le Baffie de la télé est-il différent du Baffie qu’on voit sur scène ?
Déjà, le Baffie de la télé n’existe plus car je ne fais plus de télé. On n’est plus libre à la télévision aujourd’hui, et cette liberté, je vais la chercher sur scène. Je dis ce que je veux, je fais ce que je veux, personne ne m’emmerde. Il n’y a pas un gars qui va me dire «Oui alors ça, ça ne passera pas à cause des annonceurs» ou une association qui va s’énerver parce que j’ai fait une blague sur les personnes handicapées!

Vous trouvez qu’aujourd’hui on ne peut plus rien dire ?
Ah oui, je confirme. Didier Bourdon a fait une chanson qui s’appelle «On peut plus rien dire» justement. Ça fait 15 ans que c’est comme ça! C’est de pire en pire, regardez tout ce qui se passe, les réseaux sociaux sont devenus un enfer, à scruter le moindre mot, geste de travers.

Dans toute votre carrière télé, est-ce qu’il y a un invité que vous regrettez de ne pas avoir eu ?
J’aurais beaucoup aimé recevoir Woody Allen. A une époque, j’étais curieux de le connaître. Et puis finalement, en m’intéressant de plus près au personnage, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas grand chose d’intéressant dans la vie de cet homme.

De la télé, de la radio, du théâtre, du one-man, du cinéma… vous avez presque tout fait! Qu’est-ce que vous auriez encore envie d’explorer?
J’ai un vieux fantasme, celui de faire un album. Je suis un peu mélodiste, j’aimerais faire de la chanson française avec des textes et des belles mélodies. A vrai dire, j’ai envie de tout faire! Un album, une exposition d’arts plastiques, de la photo, un défilé de mode. Je suis un touche-à-tout, il y a plein de domaines que je n’aurai pas le temps d’explorer.