Mobilité, l’impossible apaisement

MOBILITE • Le débat sur la mobilité de demain agite le canton. Dans le cadre d’un affrontement gauche-droite où le dogmatisme de certains ne favorisent pas l’apaisement souhaité par d’autres.

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Comment doit-on concevoir l’avenir de nos cités en termes de mobilité. Avec, sans ou moins de voitures? Et à quelle vitesse doivent-elles y rouler? A 30 ou 50 km/h? En préservant des axes de pénétration ou pas? Le débat n’est en soi pas vraiment nouveau, mais il agite aujourd’hui toutes les villes de ce canton. Notamment celle de Lausanne où gauche et droite viennent de s’écharper au tour du Plan directeur communal (PDCom) qui dessine les grandes lignes urbanistiques de la ville pour les quinze années à venir.

Droite balayée

Les débats ont permis une nouvelle fois de constater qu’y être de droite, donc ultra minoritaire, n’est pas chose aisée. A une exception près, toutes les propositions émanant de la droite ont été purement et simplement balayées. Bien que cette dernière ait expliqué ne pas plaider «pour la voiture, mais pour que l’on admette que certains habitants en ont besoin», qu’elle ait aussi défendu l’extension des transports publics comme la notion de sécurité pour les piétons et les cyclistes.

Senteurs idéologiques

Rien de bien surprenant, me direz-vous. Outil de planification, le PDCom, c’est un peu la bible de la Municipalité.

Un bréviaire qui renferme des mesures aux senteurs idéologiques sans failles, destinées avant tout à rassurer sa base, sachant non seulement que ceux qui les imposent aujourd’hui ne seront plus aux affaires quand il s’agira de les mettre en place mais, surtout, que nombre des propositions qu’il contient ne sont pas applicables aujourd’hui, comme le 30km/h en ville, de nuit comme de jour, voté à une… large majorité.

Il y a quelques semaines, à propos des oppositions sur cette thématique, la ministre socialiste Nuria Gorrite évoquait le besoin d’un dialogue constructif. La municipale Florence Germond convenait - enfin - pour sa part, qu’il fallait créer les conditions d’une «mobilité apaisée». Et dans une chronique qu’il signait dans 24h la semaine dernière, le conseiller communal Benoît Gaillard s’emballait pour «un nouveau contrat social urbain. Sans construire de conflits inutiles. Mais en acceptant qu’il faut partager la ville».

Du blabla que tout ça? Au regard des récents débats du Conseil communal à ce sujet, on aurait plutôt tendance à le croire. Car pour l’heure, entre une gauche figée dans son dogmatisme et une droite minoritaire qui arrive à peine à se faire entendre, on est bien loin de l’apaisement dont certains se gargarisent.