"Le meilleur est possible... loin des écrans", l'éditorial de Fabio Bonavita

Alors que la saison estivale bat son plein, il semble plus judicieux que jamais de se laisser aller aux plaisirs bien connus, même si peu fréquents, de la déconnexion.

Franchement, même en plein été, il y a de quoi perdre foi en l’humanité. Surtout si l’on passe sa vie sur les réseaux sociaux. En un court laps de temps, on a eu droit à un bus TL caillassé, des accusations de racisme systémique au sein de la police lausannoise, des émeutes de pacotille au Flon, un concert parlant d’éjaculation au cœur de la cathédrale de Lausanne, sans oublier les innombrables alertes météorologiques aux allures de fin du monde. Bref, pour peu, on serait tenté de croire que la paisible Lausanne est devenue une terre hostile, une dystopie en miniature.

D’autant que sur les réseaux sociaux, l’antique délation s’est transformée en commentaires désabusés, propos haineux et «bashing». La moindre news est immédiatement récupérée par des bataillons de trolls qui passent leur temps à nourrir d’interminables débats conflictuels. Le plus inquiétant, c’est que certains politiciens lausannois (vous n’aurez pas leurs noms) tombent dans le panneau. Eux qui font généralement preuve d’une certaine retenue dans la vie réelle se transforment de manière irrationnelle en jusqu’au-boutiste de la pensée dès qu’ils interagissent au moyen de leur smartphone.

Fort heureusement, ils ne se font pas tous acteurs de ce fond sonore aussi agressif que stérile, mais ceux qui s’y adonnent participent, un peu malgré eux, au spectacle continu de désaccords, d’expressions colériques et d’opinions irréductibles. Alors que la saison estivale bat son plein, il semble plus judicieux que jamais de se laisser aller aux plaisirs bien connus, même si peu fréquents, de la déconnexion. L’acte est compliqué, presque contre-nature à l’heure où l’actualité semble se déchaîner. Mais il permet de se dire que le meilleur est toujours possible, surtout loin des écrans…