Mobilité douce: la SDIO demande à la Ville de revoir sa copie

OUCHY • Les mesures provisoires prises par la Ville en termes de mobilité douce ne convainquent que moyennement la Société de Développement et des Intérêts d’Ouchy (SDIO). Cette dernière a dressé un état des lieux et demande à la Ville de revoir sa copie.

  • La SDIO propose un train de mesures pour faire d’Ouchy «une zone apaisée». DR

    La SDIO propose un train de mesures pour faire d’Ouchy «une zone apaisée». DR

C’était le 30 mai dernier. Dans le silllage de la crise de Covid-19, la Ville entérinait sa décision, prise quelques jours plus tôt, de fermer les 1,1 km des quais d’Ouchy et de Belgique au trafic individuel motorisé durant le week-end. En d’autres termes de le supprimer de la place du Port à la tour Haldimand, comme elle le précisait alors dans un communiqué avec , « la volonté de proposer des mesures d’ouverture des espaces publics tout en favorisant le respect de la distance physique par les Lausannoises et Lausannois».

Président de la SDIO, Christophe Andreae saluait alors, dans nos colonnes (LC édition du 17 juin), cette initiative appelée à durer jusqu’au 20 septembre prochain. A quelques encâblures de son terme, le discours a toutefois quelque peu changé. Ou plutôt évolué en raison d’un état des lieux réalisé fin août par la SDIO.

Pas de valeur ajoutée

Premier constat, celui concernant les quais de Belgique réservés aux piétons durant le week-end. «Comme le bus 24 continuait à y circuler, la route n’a été que peu utilisée par les piétons», souligne ainsi Christophe Andreae. Qui ajoute: «Les véhicules venant de Pully ont par ailleurs eu de la peine à trouver leur route et ont souvent délaissé les quais d’Ouchy au profit d’autres bords du lac».

Quant aux nombreuses places de parc perdues sur les quais d’Ouchy, elles ont grandement pénalisé les commerçants. D’où ce constat du syndic d’Ouchy: «Cette mesure n’a eu que très peu de valeur ajoutée et a provoqué de forts engorgements sur l’Avenue de la Harpe et l’Avenue d’Ouchy».

En ce qui concerne la fermeture de la zone brunch SDIO durant le dernier week-end de juillet et le premier d’août, le constat est identique. L’état des lieux effectué démontre que, comme les bus 24 et 2 continuaient à circuler, la route n’a que peu été utilisée par les piétons et qu’il a par ailleurs été impossible d’agrandir les terrasses des restaurants de la zone. Conséquences: aucune valeur ajoutée non plus avec un report conséquent du trafic sur l’avenue de Cour et une baisse de chiffre d’affaires des commerçants.

Mis devant le fait accompli

En ce qui concerne enfin les nouvelles pistes cyclables, la SDIO estime que celles tracées sur l’Avenue de la Harpe, au prix de quelques places de parc en moins, demeurent acceptables dans la mesure où une piste cyclable sur une avenue pas trop raide, et où les bus ne passent pas, fait sens. Par contre, elle juge que celles instaurées sur l’Avenue d’Ouchy, et pour lesquelles la SDIO a été mise devant le fait accompli, vont «à l’encontre du bon sens», car elles lèsent non seulement les commerçants, mais s’avèrent être dangereuses en raison du passage du bus et de l’étroitesse de la route devant la CVCI.

Un train de mesures

Sur cette base, et afin d’avoir ☺«moins de bruit, plus de sécurité et de faire d’Ouchy une zone apaisée», la SDIO propose un train de mesures. Soit instaurer une limitation généralisée à 30 km/h pour la zone Ouchy-centre, et une zone 20km/h en bas de l’Avenue d’Ouchy avec remise des places de parc payantes.

Elle propose aussi de concentrer les pistes cyclables sur l’Avenue de la Harpe, zone à l’abri des bus, qui a moins de circulation et qui est moins raide. Enfin, de remettre «à l’ancienne» l’Avenue d’Ouchy depuis la Croix-d’Ouchy vers le bas, avec des zones bleues et blanches en supprimant les pistes cyclables. «Le rétablissement des places de parc au bas de l’Avenue d’Ouchy aurait un impact économique important sur les commerçants du secteur, particulièrement touchés en cette période de COVID-19», note Christope Andreae qui espère qu’un dialogue constructif pourra s’engager avec la Ville, mais qui n’exclut pas non plus d’engager un bras-de-fer si le provisoire devient définif sans sans consultation.