Mais que souhaitent vraiment les conseillers communaux lausannois?

INSTITUTION • Un questionnaire adressé aux 100 membres du Conseil communal par le président de l’assemblée permet de mieux cerner leurs attentes. Entre autres points relevés, l’inertie des procédures.

  • La limitation du temps de parole des élus, un questionnement récurrent. VERISSIMO/CA

    La limitation du temps de parole des élus, un questionnement récurrent. VERISSIMO/CA

C’est une initiative inédite de la part d’un président du conseil communal. Dans le courant de l’été en effet, Nicola Di Giulio a adressé un questionnaire intitulé «L’enquête du président» aux 100 membres du législatif communal. Fort d’une dizaine de questions, le questionnaire visait à mieux identifier les motivations d’engagement des conseillers élus, mais aussi leurs besoins, leurs attentes et propositions. «Le Conseil communal comprend 46 nouveaux élus pour la législature qui vient de s’ouvrir, explique Nicola Di Giulio. Après avoir organisé des rencontres informelles que j’ai appelées les «kawas du président», il m’a semblé utile d’avancer de manière plus cadrée afin de nous permettre collectivement de mieux nous connaître et de mieux avancer.»

Sur les 100 questionnaires envoyés, 19 sont revenus dûment complétés par les élus communaux, toutes tendances politiques confondues. Certains n’ont pas répondu, mais ont tenu à donner leur avis oralement. «Évidemment, cela n’a aucune valeur scientifique, ajoute Nicola Di Giulio, mais sur la base des réponses obtenues, on a pu mieux comprendre les attentes des élus, voir dans quels cas leurs remarques ont déjà été prises en compte et enfin leur expliquer, lorsqu’il n’est pas possible de mette en œuvre les solutions, quelles en étaient les raisons. C’est important parce que je souhaite lancer une dynamique collective le plus rapidement possible sans avoir besoin d’attendre deux ou trois ans, le temps que les élus se connaissent réellement.»

Condensés dans un rapport de synthèse remis récemment aux conseillers communaux, mais aussi à la Municipalité, les résultats de cette mini-enquête montrent à quel point la politique de milice repose sur des valeurs fortes et un engagement qui implique des sacrifices personnels. Une grande majorité des élus a ainsi déclaré s’être engagée pour défendre ses valeurs et les intérêts des Lausannois. Un bon nombre d’entre eux relève également l’inertie et la complexité des procédures ainsi qu’une difficulté à concilier leur fonction politique avec leurs autres charges.

Nombreuses suggestions

Des demandes précises, comme la limitation de la durée de traitement des objets ou celle de la prise de parole d’une même personne sur plusieurs sujets, ont également émergé. Pléthorique, l’ordre du jour du conseil communal souffre en effet de retards chroniques qu’il n’a jamais été possible à aucun président de résorber de manière substantielle.

«De nombreuses suggestions émises sont intéressantes, admet Nicola Di Giulio, mais il ne m’appartient pas forcément, en tant que président, de les mettre en place. En ce qui concerne les temps de parole par exemple, le nouveau règlement qui va entrer en vigueur va me donner de nouveaux outils, comme la motion d’ordre par exemple, pour mieux les gérer. Et puis, même si par lucidité je n’en ai pas fait ma priorité, je constate que l’ordre du jour avance tout de même!».

Satisfait des résultats de ce premier questionnaire, Nicola Di Giulio entend désormais réitérer l’expérience, mais cette fois en lançant une nouvelle enquête, à l’intention des employés administratifs du Conseil communal.