Bellevaux: des participants tirés au sort...

QUARTIERS • Dans le cadre du contrat de quartier se déroulant actuellement à Bellevaux, la Ville de Lausanne s’est, pour la première fois, associée à des chercheurs afin de mettre en place une formule participative basée sur le tirage au sort.

Démarré en février 2020, le contrat de quartier de Bellevaux a été très vite mis à mal par la pandémie. Après la formation de la commission de quartier, les groupes de travail thématiques qui étaient censés se mettre en place sur six mois ont été annulés. Afin de ne pas laisser le travail en suspens plus longtemps, des rencontres citoyennes ont été organisées sur deux week-ends en juin. Le dernier s’est déroulé les 18 et 19 juin.

Tirages au sort

Pour la première fois, la Ville de Lausanne, au travers de l’équipe du contrat de quartier, s’est associée à une équipe de chercheurs de l’Université de Genève, en collaboration avec le Centre d’études sur la démocratie d’Aarau, pour «recruter» des participants. Au mois d’avril, 2000 habitants du quartier de Bellevaux tirés au sort ont reçu une lettre les invitant à se porter volontaires pour faire partie des 20 participants qui seraient aussi tirés au sort pour prendre part à quatre jours de rencontres citoyennes. Ces journées étaient destinées à donner naissance à des propositions de projets pour l’amélioration de la vie du quartier. Elles s’inscriront sur une feuille de route remise à la commission de quartier.

Une meilleure représentativité

La particularité de cette méthode, basée sur un modèle intitulé «Oregon», est qu’elle améliore la représentativité d’une population donnée. «Lorsque l’on ouvre des démarches participatives, la probabilité est assez élevée que les volontaires soient déjà bien impliqués dans les processus démocratiques ou politiques», explique Nenad Stojanovic, chercheur à l’Université de Genève. Pour corriger cela, les volontaires s’étant annoncés intéressés à participer aux rencontres citoyennes – 60 dans le quartier de Bellevaux – ont dû renseigner leur âge, niveau de formation, genre, classe salariale et depuis quand ils vivaient dans le quartier dans leur formulaire de réponse. Des quotas de représentation (par exemple 50% d’hommes, et 50% de femmes) sont déterminés par les organisateurs, et le deuxième tirage au sort est programmé afin d’y répondre et de donner naissance à un forum citoyen le plus représentatif possible de la diversité du quartier.

Une méthode appréciée

Emilie Loertscher, responsable des contrats de quartiers à la Ville de Lausanne, constate que le moyen de communication est important dans le succès de la démarche. «Le fait de communiquer avec un courrier a été positif, et permet de nous interroger sur la manière dont nous communiquons les projets, afin que ce ne soient pas uniquement les personnes déjà impliquées dans les processus démocratiques qui aient accès à l’information.» Elle affirme déjà la possibilité que cette méthode soit utilisée pour d’autres projets. C’est la première fois que ce modèle s’utilise à Lausanne, et à l’échelle d’un quartier. Avant cela, il a été utilisé au niveau du canton de Genève et de la ville de Sion.