Il n’a pas servi aux gladiateurs comme le monument romain, sinon à ceux des temps modernes, les athlètes de 14 à 18 ans des Jeux olympiques de la jeunesse d’hiver. Lausanne en a organisé la troisième édition en janvier 2020. Une discrète revanche pour la ville qui n’a jamais accueilli les «vrais» Jeux olympiques d’hiver. Elle l’a pourtant proposé en 1988, mais le référendum s’est soldé par un refus sec et sonnant du peuple lausannois d’appuyer une candidature pour les Jeux de 1994, qui eurent lieu à Lillehammer, en Norvège.
Ce bâtiment, qui a coûté 156 millions de francs suisses, village olympique accueillant 1800 jeunes et accompagnants, reste étonnant par sa conception et ses dimensions. Fidèle au programme des JOJ, qui impose qu’aucune infrastructure ne soit construite uniquement pour la période des 9 jours de joutes, le lieu héberge désormais des étudiants et des hôtes académiques de l’université de Lausanne et de l’École polytechnique fédérale. Au total, 941 chambres à coucher sont réparties sur les huit étages, pour 1 100 résidents de 110 nationalités...
Rampe...
L’originalité du Vortex, qui signifie «tourbillon d’eau», vient de la rampe de 2,8 kilomètres servant de coursive pour s’élever du rez-de-chaussée au dernier étage à l’intérieur du bâtiment cylindrique. Cette spirale, d’un diamètre de 137 mètres, se déploie sur une pente à 1% de déclivité; en 8 circonvolutions et autant d’étages, elle s’élève à 27 mètres de hauteur. Les 712 unités d’habitation ne sont donc pas sur un niveau égal, mais sont légèrement décalées. Si le cœur de l’édifice est en béton, les façades, préfabriquées, sont en bois. Le bâtiment a été financé par la Caisse de pensions de l’État de Vaud et conçu par le bureau d’architectes zurichois Dürig, vainqueur d’un concours en 2015. Lors des JOJ, les athlètes s’étaient habitués à courir sur la rampe pour s’échauffer... Fin novembre 2021, une course a réuni 300 participants, étudiants pour la plupart. Deux triathlètes ont établi le record de la montée: 7 minutes et 42 secondes pour l’homme et 9 minutes et 7 secondes pour la femme les plus véloces.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com. Disponible en librairie.