Electricité dans l’air

  • Jean Tschopp, Député socialiste, Lausanne

    Jean Tschopp, Député socialiste, Lausanne

Fukushima! C’était il y a quatre ans déjà et pourtant des cas de cancers d’adultes ou d’enfants exposés aux radiations n’ont pas fini d’être diagnostiqués. Quelques semaines seulement après la catastrophe, le Conseil fédéral prenait l’une des décisions politiques les plus courageuses de ce début de XXIe siècle: sortir du nucléaire!

Aujourd’hui, les débats aux Chambres fédérales autour de la Stratégie énergétique 2050 doivent libérer des investissements de 18 milliards (uniquement pour le développement des réseaux de distribution) dans les énergies renouvelables, y compris dans l’hydraulique, qu’on disait il y a quelques années encore condamné, et promis aujourd’hui à un bel avenir.

Dans ce contexte, le projet du même Conseil fédéral de libéralisation complète du marché de l’électricité dès 2017- jusqu’aux ménages et aux petits consommateurs - arrive comme un cheveu sur la soupe. Au motif d’un alignement sur l’Union européenne et au prétexte de baisses de prix pour les consommateurs - pourtant infirmées par plusieurs études - cette voie serait la seule possible.

Face aux enjeux considérables en termes d’investissements dans les énergies renouvelables, l’heure n’est pas au bradage de nos ressources. Les enjeux géopolitiques autour de la souveraineté des ressources énergétiques sont trop importants pour les faire dépendre de groupes industriels étrangers, soucieux avant tout de la défense de leurs intérêts nationaux, financiers et économiques.

Le défi des énergies propres, respectueuses de notre environnement et le bassin d’emplois considérable qu’elles représentent nécessitent de garder la maîtrise sur nos investissements. Soyons à la hauteur des défis énergétiques qui nous attendent et battons-nous pour que l’électricité reste en mains publiques!