Vie nocturne à l’agonie...

JEUNESSE • Quand on est jeune et que l’on souhaite faire la fête, la région de la Côte n’est pas le lieu idéal. Pire encore, les bars et les discothèques ferment les uns après les autres. Les responsables culturels avouent leur incapacité à changer cet état de fait.

«Franchement, on a bien essayé de trouver des endroits sympas à Morges ou à Nyon, mais à part quelques bars amusants, c’est le calme plat, déplore Marc, un adolescent qui passe ses week-ends sur Lausanne. Avec mes amis, on n’a plus rien à faire à partir de 2 heures du matin. C’est triste.»

Le problème, c’est que le cas de Marc n’est pas isolé. Comme le confirme Greg Kuster, associé gérant de la discothèque L’After Club à Nyon: «A Rolle, il n’y a plus rien. Du côté de Gland, ce n’est pas fameux et il y a juste deux boîtes en ville nyonnaise. Heureusement que les festivals de l’été permettent de faire bouger les jeunes car c’est le calme plat sinon.»

Manque de volonté

Un calme plat qui se traduit par une offre toujours plus mince et surtout l’obligation de se déplacer du côté de Lausanne ou Genève. Dans les bars, le constat d’une baisse de la fréquentation et donc des consommations ressort très nettement. On évoque la crise, mais aussi un manque de volonté politique pour inciter les initiatives privées.

Ancien programmateur du Paillote Festival de Morges et observateur attentif de la vie nocturne, Raphaël Guenat livre un constat sans appel: «Il n’y a pas de salle de concerts à Morges, c’est la misère! Sans compter les petites villes comme Saint-Prex où il n’y a même pas de bars. En région morgienne, à part le Bell’s, c’est le désert.»

Le Bell’s justement, a vécu des heures troubles puisque son existence a été directement menacée, tout comme celle de son voisin, l’Alambic. Cet été, les responsables des deux établissements mor-

giens ont dû faire face à une ruptu-

re de bail inattendue.

Solutions

Depuis, des solutions alternatives ont été trouvées. Et elles semblent durables: «L’Alambic a retrouvé une place à la Grand-Rue et le Bell’s va être déplacé vers la patinoire, se réjouit Florence Perroulaz. Cela nous rassure car c’est déjà suffisamment dur de survivre en étant quasiment les seuls à Morges.» Du côté des autorités, la réponse est souvent la même. On affirme sans détour que ce sont les entrepreneurs qui doivent se lancer pour soutenir une vie nocturne bien pauvre.