Une fondation pour le logement paralysée

MORGES • Depuis des années, le constat est le même: les loyers prennent l’ascenseur dans la région morgienne. Pourtant, depuis cet été, une fondation visant à combattre cet état de fait est née. Une solution pour le futur? Pas vraiment, et la raison est cocasse.

  • Les loyers abordables vont-ils être une réalité à Morges? On peut en douter. DR

    Les loyers abordables vont-ils être une réalité à Morges? On peut en douter. DR

En politique, il y a parfois des situations qui pourraient prêter à sourire si elles n’avaient pas de conséquence pour les citoyens. La situation du logement à Morges en est une.

Pour mieux la comprendre, il convient d’en poser le cadre. Steven Kubler, conseiller communal PLR, a souhaité alerter les autorités morgiennes en leur adressant un postulat intitulé: «Enfin une solution pour des logements à loyer abordable à Morges?». Dans ce texte, il mentionne la naissance cet été de la fondation Equitim comme une bonne solution pour lutter contre la surenchère immobilière.

«Cette structure est un très bon système qui permet d’éviter à la classe moyenne de voir les loyers grimper inlassablement. Cette situation a trop duré, il est donc urgent d’agir.» La fondation Equitim, imaginée par le groupe MK, utilise comme modèle le droit de superficie. Ce dernier permet, grâce à divers mécanismes, de proposer des loyers de 10 à 20% moins élevés. «Nous sommes, de par notre structure juridique en fondation, exonéré d’impôts, précise Gilles Basse, directeur d’Equitim Management SA, la société de gestion en charge de l’opérationnel. Nous travaillons en étroite collaboration avec des caisses de pensions qui n’exigent pas un rendement de 5 à 5,5%, mais plutôt de 4 à 4,5%. Ces éléments font toute la différence.»

Situation kafkaïenne

Pour Vincent Jaques, le syndic de Morges, la naissance de cette structure est intéressante: «Nous avons déjà pris des contacts avec la fondation et nous étudions actuellement les possibilités de collaboration.» La situation peut-elle enfin se débloquer sur le marché immobilier morgien?

Alors que tous les voyants sont au vert, Gilles Basse nous confie une information surprenante: «Le syndic fait partie du conseil de Fondation d’Equitim, il lui est donc délicat de favoriser des partenariats avec nous. Il ne peut décider pour la fondation et, dans le même temps, en faire bénéficier la ville dont il a la charge, ce serait mal vu.» Une situation qui surprend Steven Kubler: «C’est ahurissant! On se tire tout simplement une balle dans le pied. Si cette situation pose un problème alors Vincent Jaques doit tout simplement se retirer du conseil de Fondation, c’est une évidence.»