Il aura fallu deux rencontres au Comité de pilotage (COPIL), au mois de janvier, pour prendre cette difficile décision: les cinq communes, sur six, ayant voté oui à la fusion Echallens le 30 novembre dernier ne redémarreront pas l’aventure cette année. Monique Hofstetter, président du COPIL et syndique de Penthéreaz, évoque un sentiment de lassitude concernant les fusions de communes au sein de la population.
D’autant que les nombreux récents refus dans le canton de Vaud témoignent d’une certaine aversion des populations pour les mariages de communes. Ce qui a fait dire au COPIL que ce n’était peut-être pas le bon moment.
Les Municipalités fatiguées
«J’ai l’impression que nous en avons presque trop fait, qu’aujourd’hui le mot fusion sort par les oreilles de tout le monde», déclare Joseph Depsont, syndic de Bioley-Orjulaz. Les clivages survenus dans les communes durant ces deux dernières années l’attristent. «Il n’y a pas de place pour les guerres de quartier dans une commune de 500 habitants! »
Et si les cinq Municipalités concernées - Bioley-Orjulaz, Echallens, Penthéreaz, Oulens-sous-Echallens, Bettens - sont toujours persuadées des bienfaits d’une fusion, ces dernières ont aussi besoin de recharger leurs batteries. «On a presque le droit de dire que l’on est fatigués, après deux ans et demi de travail intensif», remarque Joseph Despont.
Et il n’est pas le seul. «Dans les groupes de travail, tout le monde se disait car tout le monde était arrivé au bout du rouleau.»
L’idée de repartir maintenant, de recommencer les diverses procédures, de solliciter à nouveau les personnes nécessaires, prenait alors la forme d’une perspective peu encourageante.
S’arrêter pour mieux repartir
Il y a donc bien besoin d’une pause pour permettre à chacun, habitants comme autorités, de ne pas rester la pilule en travers de la gorge. Monique Hofstetter est convaincue que la fusion repartira. La question reste à savoir quand, mais il s’agit sans aucun doute d’une pause de plusieurs années. «Ce seront certainement nos successeurs, lors de la prochaine législature, qui prendront le relais. Mais ce sera à eux de décider quand». Quant à savoir si elle en fera partie, elle n’a pas encore pris sa décision.