Parkings: un très juteux business

MOBILITÉ • Comparés avec la ville de Genève, pourtant connue pour avoir un prix au mètre carré plus élevé, les parkings souterrains lausannois sont jusqu’à 70% plus chers. Les Lausannois se font tondre. En silence.

  • Les parkings lausannois, une affaire juteuse pour leurs propriétaires. dr

    Les parkings lausannois, une affaire juteuse pour leurs propriétaires. dr

Ces dernières années, de très nombreuses places de parking ont été supprimées au centre ville au profit du seul parking possédé par la Municipalité: le P+R de Lausanne-Vennes. Une situation qui place plus que jamais les propriétaires de parkings souterrains en position de force.

En ville de Lausanne, deux entreprises totalement privées se partagent quasiment l’entier du marché et fixent leurs tarifs... comme bon leur semble! Tant est si bien que même le Service des routes et de la mobilité de la Municipalité confirme ne pas avoir de réel contact avec leurs directions. Un contexte qui explique notamment donc pourquoi 2h40 de stationnement au Flon coûtent 10 francs 50, contre 6 francs sur la plaine de Plainpalais à Genève. À noter que le même écart existe également pour les abonnements mensuels destinés aux habitants.

Aucune explication

Au téléphone, la direction de Parking management services SA (PMS), le principal exploitant des parkings lausannois, ne cherche même pas à cacher l’arrogance découlant de sa position ultra-dominante: «Nous avons décidé de ne plus répondre à la presse au sujet des tarifs et, même si vous m’interrogez en tant que client, je n’ai pas de temps à vous consacrer pour le moment car j’ai plein de Conseils d’Administration.» Parmi les actionnaires auxquels il faut manifestement consacrer beaucoup de temps se trouve, notamment, le groupe français Indigo. Cette entreprise à la réussite économique insolente a bien compris l’intérêt d’investir à Lausanne où le taux de rentabilité des parkings semble particulièrement attractif. Interrogé sur cette question, le groupe français se contente de renvoyer vers le silencieux exploitant helvétique. Les citoyens ne sont donc pas prêts d’avoir des explications sur les tarifs.

Modèle genevois

Si le marché genevois semble plus raisonné, c’est que l’un des acteurs principaux est la Fondation des Parkings, fondée par l’État de Genève. «Nous fixons les prix en fonction du pouvoir d’achat des Genevois et jouons un véritable rôle dans la politique de mobilité du Canton», détaille Antoine de Raemy, le Président de la Fondation des Parkings. S’il ne se prononce pas sur les tarifs pratiqués à Lausanne, il tient tout de même à faire remarquer que l’institution genevoise dégage un bénéfice significatif permettant de réaliser de nouveaux investissements, ce même avec des tarifs bien inférieurs à Lausanne. De quoi laisser penser que, dans la capitale vaudoise, les parkings sont de véritables cash machines, totalement silencieuses.